Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous propose la traduction d’un article en anglais paru sur Turkish Daily News le 07 septembre 2007. Les relations entre la Turquie et les États-Unis pourraient se détériorer davantage si le Congrès américain reconnaît que les massacres des Arméniens dans l’Empire ottoman étaient un génocide, avertit un haut responsable du German Marshall Fund des États-Unis.(…) Les sentiments positifs turcs envers les USA s’élèvent à environ 11 degrés Celsius. Israël est en bas de la liste avec seulement 5 degrés Celsius, près du point de gel.
La Turquie peut devenir encore plus froide envers les U.S.A si le génocide est reconnu, affirme un expert
Vendredi 7 septembre 2007
ERKAN DEMÝRTAÞ
ANKARA – Turkish Daily News
Les relations entre la Turquie et les États-Unis pourraient se détériorer davantage si le Congrès américain reconnaît que les massacres des Arméniens dans l’Empire ottoman étaient un génocide, avertit un haut responsable du German Marshall Fund des États-Unis.
Mais ce n’est pas le seul cas, a dit le Dr. Ian O. Lesser, membre de l’équipe rédigeant la première version du sondage Transatlantic Trends 2007, au Turkish Daily News. L’opinion publique turque est très sensible aux attaques du Parti des Travailleurs Kurdes (PKK). Les États-Unis devrait faire quelque chose à ce sujet, non seulement pour gagner son cur ici, mais aussi en tant que décision stratégique.
Le sondage, révélé hier, analyse les relations entre les États-Unis et les pays européens par le biais d’une série d’études menées dans 13 pays, y compris en Turquie.
Il existe une frustration croissante parmi les Turcs à propos du fait que les U.S.A ignore la présence du PKK au nord de l’Irak, ce qui place le pays en haut de la liste des nations anti-américaines.
J’entends ce que tout le monde entend, dit Lesser. On s’attend au passage de la résolution (sur le génocide) cette année. Bien que ce soit symbolique, l’opinion publique turque réagira durement. Mais les deux parties devraient essayer d’avoir des réactions aussi modérées que possible.
Lesser n’est pas très optimiste sur le fait que la nouvelle équipe dirigeante turque, y compris le nouveau président et le ministre des Affaires étrangères, puisse changer la froideur actuelle des relations entre les deux alliés de l’OTAN. Il a dit qu’il serait important d’avoir une puissante majorité au gouvernement pour abattre les barrières existantes, mais il a averti que les domaines problématiques dans les relations bilatérales, tels que le PKK et la résolution sur le génocide resteraient dans l’agenda.
« C’est exactement comme l’opinion publique générale turque envers les Etats-Unis », a dit Lesser. « Nous avons demandé aux Turcs s’ils étaient optimistes et pensaient que les relations bilatérales s’amélioreraient après l’élection présidentielle aux États-Unis. Et les Turcs ont dit : non. Ils sont plutôt pessimistes. Pourquoi ? C’est à cause de l’Irak. C’est à cause de (le président américain George) Bush. Mais il semble que l’attitude (des Turcs) ne changera pas même si Bush quitte son poste, car l’Irak restera même si Bush part. »
En ce qui concerne le récent accord de coopération énergétique passé entre la Turquie et l’Iran, malgré les objections répétées de Washington, Lesser a rejeté les affirmations selon lesquelles la Turquie exerçait ainsi un chantage sur les États-Unis pour bloquer le passage de la résolution sur le génocide. Je pense que la Turquie a passé un tel accord, pour satisfaire ses besoins en énergie, a-t-il dit.
Bonnes nouvelles, mauvaises nouvelles
L’enquête révèle une bonne chose et une mauvaise chose pour la Turquie.
Bien que la majorité des Européens ne veut pas que la Turquie entre dans l’Union européenne, le sondage montre aussi qu’un bon nombre d’entre eux pense que l’adhésion de la Turquie est inévitable. Le sondage montre aussi que dans seulement 4 états européens, le peuple pense que la Turquie ne deviendra pas membre à part entière du groupe des 27 nations.
C’est une bonne chose que les Européens pensent que l’adhésion de la Turquie est inévitable, a dit Lesser.
Mais le rapport montre aussi que 26% des Turcs désirent être membre de l’UE.
Dans le sondage, un graphique mesure le sentiment des Turcs envers les autres nations en degrés Celsius, indiquant par un niveau de température (chaud ou froid) ce que les Turcs ressentent envers les autres peuple. Les sentiments positifs turcs envers les USA s’élèvent à environ 11 degrés Celsius. Israël est en bas de la liste avec seulement 5 degrés Celsius, près du point de gel. Ces nombres étaient deux fois plus hauts dans le sondage de l’an denier, a fait remarquer Lesser.
Le sondage a montré que la chaleur de la Turquie envers les Palestiniens, les Iraniens et les Européens a baissé. Il y a une tendance croissante à l’isolation politique qui est assez inquiétante, a dit Lesser. « Un débat politique national qui a duré un an, ainsi qu’un nationalisme en hausse, résultant des attaques terroristes, pourraient être les raisons principales à ceci. (Mais) il est difficile d’expliquer cette situation lorsque l’on pense à la participation croissante de l’économie turque dans le monde, et aux bénéfices de la mondialisation, » a-t-il dit.
©Traduction C.Gardon pour le Collectif VAN 9 septembre 2007 – 14:21 – www. collectifvan.org
