Le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, dont le pays hérite au 1er juillet de la présidence semestrielle de l’UE, s’est dit déterminé mercredi 21 juin 2006 à obtenir un consensus entre les 25 sur la poursuite de l’élargissement de l’Union d’ici le sommet européen de décembre.
« Le Conseil européen a décidé qu’il discuterait en décembre 2006, à la fin de la présidence finlandaise, de tous les aspects liés à l’élargissement à venir. L’objectif de la Finlande est de faire en sorte que l’Union trouve alors un nouveau consensus », a déclaré M. Vanhanen devant les parlementaires finlandais auxquels il présentait les lignes de force de sa présidence.
La Finlande, a-t-il dit, souhaite « que l’on s’en tienne aux traités existants » ainsi qu’aux critères d’adhésion définis à Copenhague en 1993.
« Les pays candidats d’aujourd’hui et de demain ne doivent pas se voir appliquer de nouveaux critères. Les règles doivent être les mêmes pour tous », a-t-il insisté.
Plusieurs pays de l’UE, dont la France, militent pour que l’élargissement –après l’entrée de Bulgarie et de la Roumanie– soit conditionné à « la capacité d’absorption » des 25, un principe que récuse de nombreux autres Etats membres.
Membre depuis 1995, « la Finlande estime que que l’élargissement de l’Union européenne a été un succès » qui a « bénéficié à tous les pays membres, les vieux comme les nouveaux », selon M. Vanhanen.
L’UE se prononcera en décembre sur l’adhésion de la Bulgarie et la Roumanie. Celles-ci devraient être admises le 1er janvier 2007, à moins que les 25 n’estiment qu’elles ne sont « manifestement pas prêtes » et décident alors de repousser l’adhésion d’un an, au 1er janvier 2008.
Helsinki suivra également l’avancée des discussions avec la Turquie, la Croatie et la Macédoine, pays ayant le statut de candidat, ainsi qu’avec l’Albanie, la Serbie-Monténégro et la Bosnie-Herzégovine.
Plus laconique sur l’avenir des institutions européennes, le chef du gouvernement finlandais a salué la décision des 25 de clore « la période de passivité » concernant la Constitution européenne, rejetée en 2005 par les électeurs français et néerlandais.
« Nous améliorons l’efficacité de notre fonctionnement dans le cadre des traités existants tout en mettant un point final à la période passive de réflexion sur le Traité constitutionnel », s’est-il félicité.
Concrètement, la Finlande, dont la présidence s’étalera sur quatre mois effectifs compte tenu des congés d’été et de Noël, aura très peu de marge de manoeuvre dans ce dossier.
En effet lors du Conseil européen de Bruxelles les 15 et 16 juin, les 25 se sont fixés un calendrier selon lequel il reviendra à la France de finaliser la réforme institutionnelle au second semestre 2008, soit un an après les élections en France (présidentielle) et aux Pays-bas (législatives).
La Finlande devrait être, en octobre, le seizième pays de l’UE à ratifier (par voie parlementaire) la Constitution.
S’agissant des relations extérieures, M. Vanhanen s’est fit favorable à un accord de coopération avec la Russie « sur un plus long terme » que l’Accord de partenariat et de coopération (APC) qui expire en 2007 après dix ans d’existence.
M. Vanhanen a enfin fait part de la volonté de la Finlande de renforcer la transparence de l’UE et de ses institutions, de faire progresser les questions de la légitimité de l’UE aux yeux des citoyens européens, de la compétitivité, de l’innovation, de la recherche et de l’énergie.