Le Premier ministre Nikol Pachinian abordera des questions « très épineuses » avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev lors de leur rencontre à Bruxelles du 6 avril, a déclaré mardi 5 avril un député arménien.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, accueillera les discussions à la suite de combats meurtriers dans le Haut-Karabakh, qui ont résulté d’une incursion azerbaïdjanaise dans un village local et le territoire environnant.
« Le contexte qui précède cette réunion n’est certainement pas le meilleur, c’est le moins que l’on puisse dire », a déclaré Eduard Aghajanian, président de la commission des relations étrangères du Parlement arménien et membre éminent du parti du Contrat civil de M. Pachinian.
« Des questions très douloureuses et épineuses doivent être soulevées lors de cette réunion, et les parties essaieront d’aplanir ces points épineux et d’aller de l’avant, ce qui ne sera pas facile, c’est le moins qu’on puisse dire », a ajouté M. Aghajanian sans donner plus de détails.
L’administration de M. Pachinian, a-t-il poursuivi, reste attachée à son « programme de paix ». « La partie arménienne est favorable à l’établissement de la paix et nous n’abandonnerons en aucun cas une solution diplomatique au problème », a-t-il déclaré.
Les discussions de Bruxelles devraient se concentrer sur un « traité de paix » arméno-azerbaïdjanais demandé par l’Azerbaïdjan. Bakou souhaite que ce traité soit fondé sur cinq éléments, dont la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale de l’autre partie. M. Pachinian a déclaré publiquement que ces éléments étaient en principe acceptables pour Erevan.
Les dirigeants de l’opposition arménienne et d’autres critiques y ont vu une nouvelle indication que le gouvernement arménien était prêt à reconnaître la souveraineté azerbaïdjanaise sur le Karabakh.
Les deux principales alliances d’opposition du pays ont rassemblé leurs partisans à Erevan plus tard dans la journée de mardi pour mettre en garde M. Pachinian contre de telles concessions à Aliev. Gegham Manukian, un élu de l’alliance Hayastan, a déclaré que les orateurs de l’opposition présents au rassemblement traceront « les lignes rouges » sur le Karabakh.
« Cela signifie d’abord exclure le fait que l’Artsakh fasse partie de l’Azerbaïdjan et aussi exclure cette option dans les négociations futures », a déclaré Manukian au service arménien de RFE/RL.
Selon Hayk Mamijanian, du bloc Pativ Unem, l’autre force d’opposition parlementaire, le rassemblement a pour but de réunir les Arméniens qui croient fermement que « l’Artsakh (Karabakh) ne pourra jamais faire partie de l’Azerbaïdjan. »
Il a également été annoncé que l’ancien président Serzh Sarkisian se joindra aux manifestants sur la place de la Liberté à Erevan, mais qu’il n’y prononcera aucun discours. Le Parti républicain de Sarkisian forme Pativ Unem avec un autre parti d’opposition.
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