Un ancien ministre de la défense de Pachinian annonce vouloir œuvrer à son renversement

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Le premier ministre arménien Nikol Pachinian va-t-il sortir politiquement indemne de la tragédie que vit l’Arménie avec la disparition du Karabagh arménien ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité depuis les déclarations d’Archak Karapetian, un ancien ministre de la défense et conseiller à la sécurité nationale de Pachinian qui, le rendant responsable de la perte du Karabagh, s’engageait à lutter pour obtenir sa démission. Dans un message video qui a créé la surprise en circulant dans la soirée du mercredi 4 octobre, Karapetian avait déclaré que l’offensive militaire décisive de l’Azerbaïdjan les 19-29 septembre et la conquête du Karabagh qui en a résulté n’ont été rendues “ possibles que par la couardise et la trahison des autorités arméniennes ”. Le général à la retraite a aussi rendu les autorités arméniennes responsables des arrestations en masse par l’Azerbaïdjan d’une dizaine d’anciens et actuels dirigeants du Karabagh, dont le milliardaire arménien de Russie Ruben Vardanyan, parmi les premiers arrêtés, qui avait renoncé à la citoyenneté russe pour assumer en novembre 2022 le poste de premier ministre du Karabagh dont il sera limogé en février, sous la double pression d’Aliev et de Pachinian, qui le désignaient tous deux presque ouvertement comme un agent de Moscou. Karapetian a d’ailleurs accusé Pachinian d’avoir lui-même demandé à Bakou d’arrêter et d’emprisonner Vardanyan qu’il tiendrait pour un redoutable opposant politique. Karapetian a désigné l’équipe politique de Pachinian comme une “bande de peureux et d’amateurs” qui ont mis en très grave danger l’intégrité territoriale et l’indépendance de l’Arménie. Il a fait savoir que pour cette raison, il avait réé un “mouvement politique pour libérer l’Arménie de ses ennemis intérieurs et extérieurs ”. “Dans un proche avenir, vous verrez le sérieux de mes intentions”, a-t-il ajouté dans cette première intervention publique depuis près de deux mois. Il n’a pour autant pas donné de détails sur la façon dont il comptait parvenir à un changement de régime. Karapetian, 57 ans, a été le chef des services de renseignement de l’armée jusqu’à sa révocation en 2016 par le président de l’époque Serge Sarkissian. Pachinian l’avait réhabilité en le désignant comme son conseiller à la sécurité nationale peu après son arrivée au pouvoir en mai 2018. Le premier ministre arménien l’avait promu ensuite au poste de ministre de la défense en août 2021 pour le limoger trois mois après. Karapetian avait affirmé qu’il avait été limogé parce qu’il aurait ordonné à l’armée arménienne de résister aux tentatives de l’Azerbaïdjan d’occuper davantage de territoires arméniens et parce qu’il avait effectué une visite au Karabagh alors qu’il occupait le poste de ministre. Le gouvernement arménien n’avait pas réagi à ces allégations jeudi 5 octobre. Des députés en vue du Parti Contrat civil de Pachinian ont préféré ne pas faire de commentaires à ce propos non plus lors d’une conférence de presse à Erevan. Mais ils n’ont pas caché leur mécontentement, alors que l’ex-ministre avait été tenu des années durant pour un fidèle de Pachinian. “Cette question offense mon bon sens”, a indiqué l’un d’eux, Arman Yeghoyan, interrogé sur les propos de l’ancien ministre, en insistant sur le fait que “nul n’aurait pu être limogé pour avoir défendu les frontières de l’Arménie ”. un autre député proche du gouvernement, Artur Hovannisian, a indiqué pour sa part que les media arméniens ne devraient pas prendre au sérieux Karapetian parce qu’il a “offert ses services à un centre concret”. On ne sait si Hovannisian faisait allusion à la Russie, dont les relations avec le gouvernement de Pachinian n’ont cessé de se dégrader. Dans sa video sur Facebook, Karapetian avait marqué son soutien au maintien de liens étroits entre l’Arménie et la Russie tout en reconnaissant l’échec de la mission de paix russe au Karabagh. “Avec nos actuelles autorités, l’ennemi tente de réorienter notre colère nationale vers nos frères russes ”, a-t-il déclaré avant d’appeler Moscou à “s’opposer de manière plus ferme aux tentatives de détruire le peuple arménien et notre Etat ”. Il convient de noter que Karapetian a enregistré et posté le même message en russe. Il n’a pas précisé s’il se trouvait actuellement en Arménie.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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