Les autorités arméniennes ont arrêté jeudi un autre soldat azerbaïdjanais qui avait pénétré en Arménie dans des circonstances peu claires.
Le soldat, qui ne serait pas armé, a été repéré et appréhendé par plusieurs hommes sur une autoroute près de Kapan, le centre administratif de la province de Syunik, dans le sud-est du pays. Ils l’ont remis à la police.
« Il a d’abord prétendu être iranien. Mais il portait un uniforme militaire azerbaïdjanais », a déclaré l’un des hommes, Ara Sukiasian, au service arménien de RFE/RL.
« Nous lui avons attaché les mains et j’ai dit à ma femme d’appeler la police pour qu’elle vienne s’occuper de lui », a-t-il ajouté.
Les autorités chargées de l’application de la loi à Erevan n’ont pas précisé si le soldat était lié à un autre militaire azerbaïdjanais qui a été arrêté lundi dans un village de Syunik situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Kapan. Selon l’armée arménienne, ce dernier a affirmé avoir franchi la frontière arménienne avec l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan en compagnie d’un autre soldat.
Ils ont déserté leur unité militaire au Nakhitchevan parce qu’ils étaient « soumis au bizutage et à l’humiliation par d’autres soldats », a déclaré mercredi le Premier ministre Nikol Pashinian, alors que les autorités arméniennes continuaient à rechercher l’autre fugitif présumé.
Le ministère de la défense azerbaïdjanais a signalé lundi que deux de ses soldats servant au Nakhitchevan avaient disparu dans un épais brouillard. Il a ensuite identifié les conscrits comme étant Akshin Bebirov et Huseyn Akhundov et a demandé aux organisations internationales d’aider à leur rapatriement.
Les autorités arméniennes n’ont toujours pas communiqué l’identité des deux soldats qu’elles détiennent.
La deuxième détention a eu lieu un jour après l’assassinat d’un agent de sécurité travaillant pour une société minière basée à Syunik. L’homme de 56 ans a été retrouvé tué par balle à l’extérieur d’un village situé à plusieurs kilomètres de l’endroit où le second Azerbaïdjanais a été arrêté.
Un autre habitant de Syunik qui l’a appréhendé a déclaré à News.am que le soldat possédait le téléphone portable du garde assassiné. Sukiasian a cependant déclaré qu’il « n’avait pas vu le téléphone ».
Les rumeurs sur l’implication du soldat azerbaïdjanais dans le meurtre se sont intensifiées après la diffusion, plus tard dans la journée de jeudi, d’une vidéo Instagram montrant apparemment le même soldat se vantant de tuer des Arméniens et déclarant en même temps que « nous ne sommes pas des traîtres à notre patrie ».
Un porte-parole du Comité d’enquête arménien a déclaré par la suite que les autorités chargées de l’application de la loi ne disposaient pas encore de preuves que le soldat détenu avait commis le meurtre.
