Un centre de défense des Kurdes, a réclamé samedi 17 septembre 2006 le limogeage du président du Haut tribunal pénal irakien qui juge Saddam Hussein pour génocide contre les populations kurdes, l’accusant de « partialité ».
« Nous réclamons le limogeage du juge du haut tribunal et la nomination d’un autre juge qui soit compétent et neutre et dont les idées ne sont pas polluées par le baas fasciste », affirme le centre de Halabja contre l’extermination des Kurdes, dans un communiqué.
Halabja a été l’une des villes kurdes les plus touchées par les bombardements chimiques, lors des campagnes d’al-Anfal qui auraient fait près de 180.000 morts dans les années 1987-88.
Saddam Hussein et six de ses lieutenants sont jugés pour avoir ordonné et exécuté la répression des kurdes lors de cette campagne militaire.
« L’attitude d’Abdallah al-Amery avec les accusés n’est pas conforme aux procédures légales en cours dans les tribunaux dans le monde et notamment dans un pareil tribunal ».
« Son attitude amicale avec les accusés a irrité les familles des victimes et les observateurs impartiaux », indique le texte avant de souligner que son affirmation selon laquelle Saddam hussein n’était pas un dictateur « a été la goutte qui a fait déborder le vase ».
Des imams chiites avaient pris à partie, vendredi lors de leurs prêches, le juge pour ne pas être suffisamment ferme envers le président déchu, voire de le défendre.
Lors d’un échange entre Saddam Hussein et un témoin, à la septième audience du procès jeudi, le juge Abdallah al-Ameri est intervenu pour dire au président déchu: « Vous n’étiez pas un dictateur ». Sur ce, Saddam l’a remercié.
Le procureur général, Mounqith al-Faroun, avait réclamé mercredi la démission du juge, lui reprochant son laxisme à l’égard des accusés, mais le juge a rejeté la requête.