Un couloir traversant le territoire arménien n’est pas prévu, c’est une ligne rouge pour nous a affirmé aujourd’hui le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.
L’Arménie est prête et intéressée par l’ouverture des communications régionales, mais toute aspiration ou déclaration remettant en question la souveraineté et la juridiction de l’Arménie constitue une ligne rouge pour le gouvernement arménien.
Le Premier ministre arménien l’a affirmé lors d’une séance de questions-réponses avec des membres du gouvernement à l’Assemblée nationale, répondant à la question d’Arusyak Julhakyan, députée de la faction « Accord civil ». La députée a rappelé les déclarations du ministre des Transports et de l’Infrastructure de Turquie concernant le soi-disant « corridor de Zangezur ».
Le Premier ministre arménien a assuré que l’Arménie n’est pas contre la réouverture du chemin de fer Horadis-Meghri-Ordubad-Yeraskh, au contraire, elle y est favorable, le considérant comme un projet très important pour le pays.
« Sommes-nous contre l’ouverture des voies de transport dans la région ? Nous ne sommes pas favorables à la communication entre l’Azerbaïdjan et la Turquie à travers le territoire de l’Arménie, ainsi qu’avec le Nakhitchevan et les régions occidentales de l’Azerbaïdjan à travers le territoire de l’Arménie. Sommes-nous contre les gazoducs régionaux, les oléoducs et les lignes de transport d’électricité qui traversent le territoire arménien ? Non, nous ne sommes pas contre, au contraire, nous sommes intéressés par ces programmes. Et tout cela doit se dérouler dans les frontières de la souveraineté et de la juridiction de la RA, ainsi que dans les frontières de la souveraineté et de la juridiction des autres pays. En d’autres termes, nous sommes non seulement favorables à tous ces projets, mais nous sommes nous-mêmes intéressés par la mise en œuvre de ces projets. Nous estimons inacceptable toute déclaration remettant en question la souveraineté ou la juridiction de la République d’Arménie. Pour nous, c’est non seulement inacceptable, mais c’est aussi une ligne rouge » a déclaré Nikol Pachinian.
Selon le Premier ministre arménien, les projets mentionnées ci-dessus devraient fonctionner sous la souveraineté et la juridiction de l’Arménie, ce qui signifie qu’elles devraient rapporter d’importants revenus à l’Arménie.
Nikol Pachinian a rappelé que dans la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, seul le corridor de Latchine est prévu comme corridor avec une certaine limitation de souveraineté, aucun corridor traversant le territoire de la République d’Arménie n’est prévu.
Il a remarqué que dans de nombreux cas, certains milieux azerbaïdjanais, conscients de la sensibilité du mot « corridor » dans le contexte de l’accord tripartite, utilisent de mauvais contextes pour formuler des aspirations à l’intégrité territoriale de l’Arménie. « En ce sens, c’est non seulement inacceptable pour nous, mais c’est aussi une ligne rouge » a déclaré le Premier ministre arménien.
Il a assuré que la partie arménienne pourra mener à bien les travaux d’ouverture des communications demain.
« Je tiens à vous rappeler que l’agenda du gouvernement arménien fait circuler depuis longtemps un projet d’ouverture de 3 postes de contrôle à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, l’un à la frontière du Nakhitchevan et deux à la frontière avec les régions occidentales de l’Azerbaïdjan. Veulent-ils une route ? Nous voulons également une route et nous sommes prêts à ouvrir ces routes dans le cadre de la souveraineté, de la juridiction et des lois de la République d’Arménie » a déclaré Nikol Pachinian.
Krikor Amirzayan
Author: Krikor Amirzayan
Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora
