Un tribunal arménien a de nouveau ajourné jeudi le procès de l’ancien président Serzh Sarkisian suite au décès d’un autre accusé dans ce procès.
Il s’agit de Sergo Karapetian mort tôt le matin à la suite de ce que le directeur d’un hôpital d’Erevan a décrit comme des « complications » causées par le coronavirus. L’homme de 72 ans avait été ministre de l’Agriculture de 2010 à 2016 sous le règne de Sarkisian.
L’ancien adjoint de Karapetian et un autre accusé au procès, Samvel Galstian, sont décédés des suites du COVID-19 il y a un mois.
Sarkisian, Karapetian, Galstian et deux autres hommes sont jugés pour corruption depuis un an.
Sarkisian est accusé d’avoir accordé un traitement privilégié en 2013 à son ami et homme d’affaires de longue date, Barsegh Barseghian, ce qui aurait coûté à l’État plus d’un million de dollars de pertes. Selon les procureurs, il a fait en sorte qu’un appel d’offres du gouvernement pour la fourniture de carburant diesel subventionné pour les agriculteurs soit remporté par la société Flash de Barseghian, plutôt que par un autre importateur de carburant qui offrait un prix inférieur.
L’ex-président rejette les accusations comme étant politiquement motivées. Elles seraient basées sur le témoignage incriminant de Karapetian avant le procès.
L’ancien ministre avait été raillé par les partisans de Sarkisian qui s’étaient rassemblés devant le bâtiment du tribunal au début du procès en février 2020. Il avait refusé à plusieurs reprises de parler aux journalistes de cette affaire très médiatisée.
Le juge qui préside le procès a tenu peu d’audiences sur l’affaire au cours de l’année dernière en raison de l’absence fréquente des accusés et de leurs avocats.
Sarkisian, qui a dirigé le pays de 2008 à 2018, reste le président du Parti républicain d’Arménie (HHK). Les représentants du HHK ont déclaré qu’il avait été inculpé en décembre 2019 en représailles à ses critiques publiques à l’encontre du Premier ministre Nikol Pashinian. Les représentants des forces de l’ordre et les alliés politiques de Pashinian ont démenti cette accusation.
Pashinian a dénoncé à plusieurs reprises l’implication de Sarkisian, sa famille et de son entourage politique dans des affaires de corruption avant et après son arrivée au pouvoir en 2018.
