Un haut responsable de l’opposition, jugé pour ce qu’il considère comme des accusations politiquement motivées, a de nouveau demandé mardi 5 octobre à un tribunal d’Erevan de l’autoriser à assister aux sessions de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) à Strasbourg.
Armen Gevorgian est le seul membre de l’opposition à part entière de la délégation du Parlement arménien à l’APCE. Il est affilié à l’alliance Hayastan dirigée par l’ancien président Robert Kocharian.
Kocharian et Gevorgian sont accusés de corruption, ce qu’ils nient fermement, dans le cadre d’un procès qui a débuté il y a plus de deux ans. Ils ont tous deux été interdits de quitter l’Arménie sans l’autorisation du tribunal.
Anna Danibekian, la juge qui préside le procès, a refusé le mois dernier de laisser Gevorgian participer à la session d’automne de l’APCE qui s’est tenue du 27 au 30 septembre. Deux autres élus de l’opposition, qui ont le statut de « suppléants » dans la délégation de huit membres de l’assemblée basée à Strasbourg, ont boycotté la session par solidarité avec lui.
Lors de la dernière audience du tribunal dans cette affaire très médiatisée, l’avocat de M. Gevorgian, Lusine Sahakian, a demandé à M. Danibekian de lever l’interdiction de voyager, affirmant qu’elle était injustifiée. Les procureurs du procès se sont opposés à cette demande.
La juge n’a pas accédé à cette requête, tout en laissant ouverte la possibilité d’autoriser Gevorgian à voyager à l’étranger ultérieurement. Elle a déclaré qu’elle examinerait ces permissions au cas par cas.
M. Gevorgian, 48 ans, est également président de la commission permanente du Parlement arménien sur « l’intégration régionale et eurasienne ». Il était un collaborateur influent de M. Kocharian lorsque ce dernier dirigeait le pays de 1998 à 2008. M. Gevorgian a également occupé le poste de vice-premier ministre de 2008 à 2014 dans l’administration du président de l’époque, Serzh Sarkisian.
Plus tôt en septembre, M. Danibekian a refusé d’autoriser M. Kocharian à se rendre à Moscou à l’invitation du parti au pouvoir en Russie. Hayastan a condamné sa décision, affirmant qu’elle avait été prise sous une forte pression du gouvernement.
Le juge avait autorisé à plusieurs reprises M. Kocharian à se rendre à Moscou avant les élections législatives du 20 juin, lors desquelles le bloc de l’ex-président a terminé en deuxième position.
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