Le fondateur et directeur général d’une importante société de logiciels a été remis en liberté mercredi, trois semaines après avoir été arrêté dans le cadre d’une enquête pour corruption ouvertement critiquée par certains responsables arméniens.
Ashot Hovanesian ainsi que deux employés actuels et anciens de sa société Synergy International Systems, enregistrée aux États-Unis, ont été accusés d’avoir aidé de hauts fonctionnaires du ministère de l’économie à truquer un appel d’offres qui avait été remporté de manière controversée par Synergy mais invalidé par un tribunal en juin dernier.
Parmi les fonctionnaires inculpés figure Vahan Kerobian, qui a démissionné de son poste de ministre de l’économie le 14 février, deux jours avant d’être assigné à résidence. M. Kerobian nie avoir abusé de ses pouvoirs pour disqualifier illégalement un autre soumissionnaire et accorder le marché à Synergy. Avant même sa démission, il a publiquement rejeté les mêmes accusations portées contre plusieurs de ses subordonnés.
M. Hovanesian a également nié, par l’intermédiaire de ses avocats, avoir participé à l’abus de pouvoir présumé des fonctionnaires. Son arrestation a été critiquée par l’Union des entreprises de technologie avancée d’Arménie (UATE) et par certains législateurs pro-gouvernementaux.
Ces derniers faisaient partie des quelque 70 députés du parti Contrat civil du Premier ministre Nikol Pashinian qui ont demandé aux procureurs de libérer M. Hovanesian, Lili Mkrian, cadre supérieur de Synergy, et son ancienne collègue Ani Gevorgian, dans l’attente de l’ouverture d’une enquête. Les deux jeunes femmes ont été libérées le 12 février.
Le bureau du procureur général a déclaré que M. Hovanesian, 71 ans, a également été libéré sous caution parce qu’il a témoigné de « circonstances d’une importance essentielle pour la procédure pénale » et qu’il est désormais moins susceptible d’entraver l’enquête.
Dans un communiqué du 4 février, l’UATE a déclaré que les détentions « infondées » de « représentants d’entreprises et d’autres personnalités » faisaient de l’Arménie un « pays risqué » pour les entrepreneurs technologiques locaux et étrangers.
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