Les tensions se sont intensifiées, lundi, dans une circonscription du sud d’Erevan. Le candidat le mieux placé pour obtenir le soutien du parti, le général Seyran Saroyan, à la retraite depuis peu, a été impliqué ce week-end, dans des attaques contre ses deux concurrents.
Hakob Hakobian, un membre controversé du parlement arménien sortant, a déclaré qu’un tir d’origine inconnue a été porté à sa voiture pendant qu’il dinait dans un restaurant de la ville d’Echmiadzin, dimanche. L’autre concurrente, Susanna Harutiunian, a signalé un incendie criminel contre le QG de campagne d’Echmiadzin le même jour.
Les deux candidats mette en cause Saroyan, le candidat soutenu par le parti Républicain au pouvoir (HHK). Ce dernier a pourtant vivement nié ces allégations. Selon lui, ses rivaux ont manigancé ces attaques dans le but de le discréditer.
« Nous suspectons des officiers de police d’être parmi les tireurs », a dit Hakobian à RFE/RL, prétendant que ces derniers ont agi sur les ordres du gouverneur régional, qui a lui-même reçu des instructions de Saroyan. « Le gouverneur fait tout pour créer une atmosphère de peur dans la région avant les élections », a déclaré Hakobian.
« Il essaie de me trainer dans la boue sans scrupules », a répliqué le général redouté, qui a une forte influence sur la ville d’Echmiadzin et ses alentours. « J’imagine que vous ne croirez tout de même pas que je puisse faire des choses aussi minables », a-t-il dit à la RFE/RL.
« Seyran Saroyan a prouvé une fois de plus qu’il est cinglé », a lancé en retour Hakobian. « Comment quelqu’un pourrait organiser une tentative d’assassinat contre lui-même ? »
Les policiers d’Echmiadzin a ouvert une enquête criminelle sur les coups de feu signalés. Ils ont également mené une expertise au bureau de Harutiunian pour déterminer si l’incendie est d’origine criminelle ou non.
Pour pouvoir se porter candidat aux élections parlementaires, Saroyan s’est retiré du poste de commandant du quatrième corps d’armée arménien et a été déchargé de son poste de responsable des forces armées plus tôt dans l’année. Ce changement a suscité des spéculations selon lesquelles le HHK essaierait de garantir qu’Hakobian, qui a rejoint le parti au pouvoir l’année dernière, ne soit pas réélu à l’Assemblée Nationale. Hakobian, mieux connu sous le nom de Choyt, a été accusé d’agression et de fraude fiscale après une bagarre collective dont il serait à l’origine, devant une station de gaz près d’Echmiadzin, en octobre dernier.
Autre coup dur pour le parlementaire : la commission des élections de la circonscription a enregistré un autre candidat, affilié au HHK et nommé Hakob Hakobian. Ce dernier tente de s’assurer que son influent homonyme soit disqualifié de la course, en l’accusant de falsifier la signature des électeurs pour gagner l’investiture du parti.
Un tribunal d’Echmiadzin étudiait lundi encore la requête de cet obscur candidat, soutenu par Saroyan, et ce, sous haute sécurité. Des unités spéciales de police d’Erevan ont été déployées dans et autour du tribunal pour prévenir de possibles rixes entre supporters des deux camps. « Nous avons pris des engagements sur différents programmes mais il est dans notre intérêt de nous mettre d’accord » a-t-il affirmé. « Nous voulons faire partie de la famille européenne ».