Le général Charles F.Wald, commandant en second du quartier général des forces américaines en Europe (USEUCOM), basé à Stuttgart en Allemagne, est arrivé en Arménie le mercredi 30 mars pour une visite de deux jours. Au cours de sa visite, le général et sa délégation devraient rencontrer le président Kotcharian, le ministre de la défense Serge Sarksian, ainsi que des représentants de la hiérarchie militaire arménienne. Au c’ur de cette visite, le développement des liens militaires entre l’Arménie et les Etats-Unis, qui semble toutefois compromis par la structure même de l’armée arménienne, héritée de l’époque soviétique, qui constitue un obstacle à une coopération plus étroite entre l’Arménie et l’Otan. La quasi absence de civils au ministère arménien de la défense explique ainsi en partie le faible niveau de participation de l’Arménie au programme de partenariat pour la paix de l’Otan. Le général américain ne devrait pas manquer de rappeler aux militaires arméniens qu’une telle coopération induit la mise aux normes occidentales de l’appareil militaire arménien. En privé, les diplomates arméniens se plaignent de ce que les militaires répugnent à approfondir les contacts avec l’Otan, de crainte de froisser le partenaire russe. L’Arménie n’a ainsi affecté qu’un seul officier auprès du quartier général militaire de l’Otan à Bruxelles, alors que la Géorgie et l’Azerbaïdjan, il est vrai candidats déclarés à l’Otan, en ont plusieurs.
La visite du général américain intervient sur fond de tension accrue entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Après le chef de la diplomatie arménienne, Vartan Oskanian, qui mettait en garde récemment contre les préparatifs militaires azéris, c’était au tour de Serge Sarksian d’évoquer l’éventualité d’une nouvelle guerre contre les forces de Bakou lors d’une séance consacrée au Haut Karabagh dans le cadre du Parlement arménien. « Je suis convaincu que si l’Azerbaïdjan déclenche les hostilités contre l’Arménie, celle-ci en sortira une nouvelle fois victorieuse » a déclaré le ministre arménien de la défense, en soulignant toutefois que la victoire dépendra de la cohésion des forces politiques et de la nation arménienne. « Si le pays connaît une situation semblable à celle qu’avait connue l’Azerbaïdjan en 1992-1994, je ne suis pas sûr qu’on puisse en sortir vainqueurs », a déclaré M. Sarksian, en ajoutant que si l’armée fait la guerre, c’est le peuple qui la gagne? En d’autres termes, l’Arménie ne peut se permettre de faire face à des mouvements de révolte tels qu’en ont connus la Géorgie, l’Ukraine et tout dernièrement le Kirghizistan.
