En écho aux déclarations du porte-parole du Département d’Etat américain, Ned Price, qui avait annoncé mercredi dernier la tenue prochaine d’une rencontre au haut niveau entre responsables arménien et azéri sous l’égide du président du Conseil européen Charles Michel, dans le but de consolider les « progrès significatifs » réalisés par les parties en conflit au cours des derniers mois sur la voie difficile du processus de paix, un haut diplomate européen a confirmé les efforts en ce sens de l’Union européenne, qui s’emploie à organiser sous son égide des négociations au haut niveau entre les deux pays, dans le cadre d’un processus lancé par Bruxelles depuis un peu plus d’un an. “Il n’y a pas de dates précises”, a toutefois précisé l’envoyé spécial de l’UE pour le Sud Caucase Toivo Klaar, interrogé samedi 25 février par le Service arménien de RFE/RL, en ajoutant : “Mais nous travaillons là-dessus et c’est pourquoi je me trouve ici à Erevan ”. Klaar a confirmé que l’UE avait l’espoir que le premier ministre d’Arménie Nikol Pachinian et le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliyev puissent se rencontrer à nouveau prochainement à Bruxelles. “C’est un souhait évident », a ajouté le diplomate européen en soulignant la nécessité de relancer le « processus de Bruxelles », que Michel avait pu renforcer à l’occasion d’une série de rencontres trilatérales avec Aliev et Pachinian sous son égide l’an dernier. Klaar a rencontré Pachinian vendredi et un communiqué du gouvernement arménien à l’issue de cette rencontre précise que la discussion a porté, notamment, sur “le processus de normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan”. Mais le communiqué ne dit rien d’éventuels pourparlers arméno-azéris tels qu’ils sont souhaités, et manifestement préparés, par Bruxelles. Aliev et Pachinian s’étaient rencontrés le 18 février dernier à Munich en marge de la Conférence internationale sur la sécurité lors d’un tour de pourparlers organisé par le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Les discussions, auxquelles était également présent le leader de la Géorgie, auraient porté essentiellement sur le traité de paix arméno-azéri qui avait été au cœur des négociations entre les deux parties tout au long de l’année dernière. A l’issue de la Conférence de Munich, Aliev avait fait état de “progrès” dans la position de l’Arménie relative au traité de paix dont il ne cache pas qu’il attend la pleine restauration du contrôle de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh. Il avait aussi exprimé sa disposition à négocier avec les Arméniens du Karabagh sur leurs droits en tant que “minorité”, en posant comme condition de ce dialogue le départ du gouvernement du Karabagh du premier ministre Ruben Vardanyan, qui était limogé en fin de semaine dernière par le président du Karabagh. Klaar s’est dit de son côté encouragé par les propos d’Aliev, en rappelant que l’UE soutient un “dialogue réel entre Bakou et Stepanakert”. Le régime de Bakou persiste toutefois à imposer depuis près de trois mois un blocus au Haut-Karabagh, malgré les protestations internationales et une décision de la plus haute cour de justice internationale, que la mission d’observation de l’UE, déployée dans les zones frontalières de l’Arménie depuis le début du mois, a invoquée, pour appeler à son tour Bakou à lever le blocus exercé sur le territoire arménien.
