La cour d’appel de Turquie a rejeté la recommandation du procureur et a jugé que les charges pèsent toujours contre Hrant Dink, journaliste arméno-turc, rédacteur en chef du journal Agos, qui a écrit des articles sur les massacres de 1,5 million d’Arméniens par l’Empire Ottoman au début du 20e siècle. Accusé de dénigrement public et insulte envers la Turquie selon l’article controversé 301 du code pénal turc, Dink a été condamné à 6 mois de prison avec sursis en octobre dernier. Mais en février, le procureur général de la Cour d’appel a jugé que ses remarques n’étaient nullement offensives.
La nouvelle décision de la cour renvoie en arrière.
Article 301 :
1.Le dénigrement public de l’identité turque, de la République ou de la grande Assemblée nationale de Turquie peut être puni d’une peine de prison allant de 6 mois à 3 ans.
2.La dénigrement public du gouvernement de la République de Turquie, des institutions judiciaires , de l’armée ou des structures de sécurité peut être puni d’une peine de prison allant de 6 mois à 2 ans.
3.Dans le cas où le dénigrement de l’identité turque est commis par un citoyen turc dans un pays étranger, la punition sera augmenté d’un tiers.
4.Les expressions de pensée ayant l’intention de critiquer ne constitue pas un crime.
Le cas de Dink, qui traite de la liberté d’expression en Turquie, est suivie de près par l’Union européenne. La Turquie désire rejoindre l’UE et a mis en place une série de réformes. Cependant, le discours pouvant être interprété comme une insulte à l’identité turque, à l’armée ou au pouvoir judiciaire, reste illégal dans le pays.
