Le maire d’Izmir en Turquie a décidé d’ajourner un jumelage prévu avec la ville de Salonique (Grèce) pour protester contre l’érection dans celle-ci d’un monument en mémoire du « génocide » des Pontiques, des Grecs de la mer Noire, a annoncé vendredi 12 mai le maire de Salonique.
Vassilis Papageorgopoulos a indiqué avoir reçu un courrier de son homologue turc, Aziz Cocaoglu, demandant cet ajournement alors qu’une cérémonie pour le lancement du jumelage était prévue en juin à Salonique, le grand port du nord de la Grèce.
« Cela me pose problème qu’il y ait de telles réactions violentes maintenant, alors qu’il n’y avait eu aucune réaction turque sur le fond quand le parlement grec avait adopté, en 1994, une journée de mémoire du génocide des Pontiques », a souligné M. Papageorgopoulos. Il a toutefois souligné qu’il souhaitait toujours le jumelage des deux villes, jugeant qu’il finirait par se faire « ces prochains mois ».
La Grèce désigne par le terme de « génocide » les massacres de Pontiques commis entre 1916 et 1924 par les troupes turques.Selon les Pontiques, 41 % de la communauté grecque de la Mer noire, soit quelque 350.000 personnes, ont été tuées.
Un monument à la mémoire de ce « génocide » a été inauguré samedi 6 mai sur une place centrale de Salonique, où vivent de nombreux Pontiques ayant émigré en Grèce après la fin de l’URSS.
Selon l’agence de presse grecque Ana (semi-officielle), le ministre turc des Affaires Etrangères, Abdullah Gül a affirmé son soutien à la décision d’ajournement du maire d’Izmir, tandis que la question a été évoquée vendredi 13 mai lors d’un entretien des deux Premier ministre, Costas Caramanlis et Tayic Recep Erdogan en marge du sommet UE-Amérique latine à Vienne
La diplomatie turque est actuellement mobilisée pour contrer la reconnaissance par la France et le Canada du génocide arménien, perpétré à la même époque que les massacres de Pontiques, au moment de la chute de l’Empire ottoman.