Le leader d’un parti de l’opposition qui contrôle l’un des principaux journaux arméniens a affirmé ce week-end soupçonner le ministre de la Défense nationale Serzh Sarkisian d’être derrière la passage à tabac de son rédacteur en chef, survenu la semaine dernière.
Pour Hovannes Galajian et les membres du personnel du journal Iravunk, l’incident a fait suite à une couverture critiquant les leaders arméniens. Ils ont implicitement décrit Sarkisian comme un des possibles organisateurs, évoquant un récent article qui attaquait un ministre puissant.
Sarkisian a écarté jeudi de telles accusations, affirmant qu’une personne aussi insignifiante que Galajian ne pouvait susciter sa colère. « Je ne me bats pas contre des gens misérables. Je les ignore juste, » a-t-il déclaré.
Pour Hrant Khachatrian de l’Union pour les droits constitutionnels, qui a fondé Iravunk il y a plus de quinze ans, les déclarations du ministre renforcent l’hypothèse selon laquelle il aurait ordonné les violences.
« Nous avions un certain nombre d’autres théories également valables », a affirmé Khachatrian. « Mais après la réaction de Serzh Sarkisian j’ai commencé à avoir davantage de soupçons [sur sa participation] ».
Galajian a affirmé avoir été battu par deux hommes inconnus à l’extérieur de sa maison à Erevan mercredi. Il a précisé qu’ils ressemblaient aux gardes du corps notoirement violents des riches hommes d’affaire proches du gouvernement. Ils sont habituellement costauds et avec des coupes de cheveux très courtes.
L’attaque, sur laquelle la police enquête, a été largement condamnée par les groupes de défense des droits de l’homme, les associations de journalistes et les partis de l’opposition. Le médiateur des droits de l’homme, Armen Harutiunian, a également condamné cet acte, indiquant que les autorités chargées de faire respecter la loi ne font pas assez pour empêcher les violences subies régulièrement par les journalistes locaux.
