Le ministre de la Justice, Rustam Badasian, s’est rendu à Strasbourg pour discuter avec de hauts responsables des réformes judiciaires du Conseil de l’Europe prévues par le gouvernement arménien.
Le ministère arménien de la Justice a déclaré mercredi que Badasian avait rencontré le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, et le directeur général pour les droits de l’homme et l’état de droit, Christos Giakoumopoulos, ainsi que le président de la Commission de Venise, Gianni Buquicchio. Il a expliqué qu’ils ont parlé d’un «large éventail de travaux à effectuer dans le domaine des réformes judiciaires».
Une délégation du Conseil de l’Europe conduite par Giakoumopoulos s’est rendue à Erevan il y a un mois à la suite d’une conversation téléphonique entre le président Jagland et le Premier ministre Nikol Pachinian le 22 mai. Selon une lecture officielle de l’appel téléphonique, les deux hommes ont convenu que des experts du Conseil de l’Europe offriraient aux autorités arméniennes «des conseils et une assistance pour les réformes nécessaires».
Jagland et Pachinian ont parlé deux jours après que ce dernier ait accusé le système judiciaire arménien de rester étroitement lié aux anciens dirigeants «corrompus» du pays et a appelé à un «contrôle» obligatoire de tous les juges. Pachinian a déclaré le 31 mai à Giakoumopoulos que son administration voulait coopérer avec le Conseil de l’Europe pour réformer les tribunaux arméniens.
« La partie arménienne apprécie l’engagement précieux du Conseil de l’Europe dans cet important processus pour notre pays », a écrit mardi la Représentation permanente de l’Arménie à Strasbourg dans un tweet à propos de la réunion de Badasian avec Jagland.
Le Conseil de l’Europe et l’Union européenne se sont tous deux dits prêts à contribuer aux réformes prévues. Ils ont souligné que les réformes devaient être conformes à la constitution de l’Arménie et aux engagements internationaux.
Pachinian a répété à plusieurs reprises qu’il souhaitait rendre le système judiciaire «véritablement indépendant». Ses détracteurs internes ont toutefois affirmé qu’il cherchait au contraire à contrôler les tribunaux.