« Kars est la ville la plus proche en Turquie de l’Arménie. De Kars on atteint l’Arménie en moins d’une heure. Malgré cela, les peuples des deux pays ne se connaissent pas et les préjugés mutuels ne pourront jamais être surmontés » constate le quotidien turc Turkish Daily News.
« Le plus grand problème entre les deux sociétés est cet échec absolu d’établir un dialogue entre les Turcs et les Arméniens. Pour lutter contre cette situation seules des initiatives des société civiles et des artistes des deux pays peuvent faire avancer les choses.
Mehmet Aksoy, un célèbre artiste en turquie, probablement l’un des sculpteurs les plus en vue s’est lancé dans la confection d’un projet qu’il appelle « le Parangon de l’Humanité » un monument de 130 mètres de hauteur érigé place Kaziktepe située près du château de Kars.
A ce jour 14 mètres du monument ont été achevés.
« Le V » symbolisera la Paix qui monte vers le ciel à partir d’un point de quatre mètres. Les larmes, symboliseront la douleur, elles tomberont des yeux du Parangon et seront visibles de toute l’Arménie et du Caucase. Ces larmes scintilleront avec l’aide de laser la nuit.
Mehmet Aksoy qui a donné une interview à plusieurs journaux turcs a déclaré « nous les Turcs et les Arméniens sommes des soeurs et des frères. Maintenant, il est temps pour nous tous d’ouvrir nos coeurs et de guérir nos traumas ».
Son rêve le plus grand est de réaliser le même monument côté arménien.
La cérémonie d’inauguration du « Parangon de l’Humanité » devrait se tenir le 1er septembre, Jour de la Paix dans le Monde.
« Je voudrais inviter ma famille et le célèbre musicien Bob Dylan, dont les ancêtres ont migré du district de Kagizman près de Kars il y a plusieurs générations » a dit Aksoy qui a ajouté «Dylan est aussi d’origine arménienne ».
L’idée d’un Parangon a vu le jour il y a trois ans. C’est devenu un projet grâce à l’initiative du Maire de Kars Naif Alibeyoglu. Aksoy lui a expliqué son projet « les frères ont été des ennemis l’un vers l’autre depuis l’époque d’Abel (Habil) et Cain (Qabil). Maintenant, est venu le temps pour la paix entre les frères ».
Aksoy a conçu « le Parangon de l’Humanité » sous la forme d’un corps humain dédoublé. Deux moitiés du même corps seront placées pour se regarder face à face et un mur montera au milieu. Une main appellera le ciel. « La main servira comme un appel à l’amitié et à l’humanité » a-t-il dit ajoutant qu’il faisait face aux problèmes soulevés par certains cercles qui ont spéculé sur la signification de la main du Parangon. Aksoy dit avoir répondu aux commentaires négatifs que la « la prolongation de la main appartient au corps divisé en deux moitiés. C’est-à-dire la main n’appartient à aucune des parties. C’est la partie d’un corps simple ».
La sculpture sera énorme. Aksoy a dit son objectif est d’attirer l’attention. Une larme qui fera neuf mètres de diamètre tombera de l’oeil du Parangon. « Les Larmes tombent des yeux de Dieu pour la cruauté qu’un frère commet contre un autre » a dit Aksoy qui a précisé que les saints livres étaient la source de son inspiration. « Je suis lié du fond de mon coeur aux gens de cette terre ». « L’hostilité entre les Turcs et des Arméniens a été perpétuellement alimentée en combustible » a dit Aksoy exprimant une victoire de « l’amour » bientôt.
En vivant à Berlin pendant plusieurs d’années, l’artiste a dit « les Rums [les grecs avec la nationalité Turque] et les arméniens ont été mes meilleurs amis pendant toutes ces années que j’étais loin de mon vieux pays. Ces gens sont toujours liés du fond de leurs coeurs à la Turquie. Et moi aussi ».
« L’homme a produit une technologie incroyable, mais a échoué à prendre même un pas minuscule au nom de l’humanité et de l’amour ». Ce sont des interventions externes qui fournissent le nouveau carburant qui alimente les problèmes entre les Turcs et les Arméniens, a dit Aksoy. « S’ils nous laissent seul l’un avec l’autre, nous surmonterions certainement nos problèmes. Mais cela ne convient pas aux intérêts de certaines personnes ».
Aksoy a déjà commencé à parler avec les habitants de sa sculpture. « Je leur parle d’amour et d’amitié, que nous avons vécu sur la même terre pendant siècles ». Il a terminé « on va s’embrasser, peu importe qui est le Turc, qui est l’Arménien ou qui est le Kurde. Comme un artiste, je voudrais juste espérer. Il est impossible pour moi de vivre sans espoir ».
Mehmet Aksoy est né à Hatay en 1939. En 1969, il a suivi les cours du Département de Sculpture de l’Académie des Beaux arts d’Istanbul. Avec une bourse d’état, il est allé à Londres pour continuer son éducation en 1972. Entre 1972 et 1978, il a servi comme membre de fondation et président de l’Association Berlinoise des Artistes Académiciens Turcs. Aksoy a été destinataire de plusieurs récompenses nationales et internationales ».
