Un navire turc a tiré le 16 juillet, des coups de semonce en direction d’un bateau des gardes-côtes chypriotes qui patrouillaient près du port de Kato Pyrgos, sur la côte nord-ouest de l’île divisée, ont rapporté des médias locaux.
L’incident s’est produit à 03H30 (00H30 GMT) à quelque 11 milles nautiques
(environ 20 km) du petit port de pêche de Kato Pyrgos, juste à l’ouest de la
ligne de démarcation surveillée par l’ONU et séparant le territoire contrôlé
par l’autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) et la République
de Chypre membre de l’UE, a indiqué l’agence de presse chypriote CNA.
L’île méditerranéenne est divisée depuis que son tiers nord a été envahi en
1974 par la Turquie, en réaction à un coup d’Etat de nationalistes
chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce.
D’après le porte-parole de la police chypriote, Christos Andreou, le
patrouilleur menait dans ses eaux territoriales une opération de surveillance
contre l’immigration clandestine depuis la Turquie, quand il a été approché
par le navire turc en provenance du nord de l’île.
« L’équipage de trois membres du patrouilleur, voyant les intentions des
gardes-côtes turcs, a tenté d’éviter tout incident et s’est dirigé vers le
port de pêche de Kato Pyrgos », a indiqué M. Andreou.
« A une distance de 4 milles nautiques (environ 7 km du port), le
patrouilleur a reçu des coups de semonce des gardes-côtes turcs. Puis, les
gardes-côtes turcs qui étaient proches des côtes (chypriotes) sont repartis en
direction des territoires occupés » par la RTCN, a-t-il poursuivi.
Cet incident survient à quelques jours de la visite du président turc,
Recep Tayyip Erdogan, à Varosha, ville-symbole de la division de Chypre. La
cité balnéaire, fuie par ses habitants chypriotes-grecs est devenue une
ville-fantôme, zone militaire sous contrôle direct d’Ankara, inaccessible
derrière les barbelés.
M. Erdogan, dont la venue mardi prochain coïncide avec le 47e anniversaire de
l’invasion, y passera en revue les dizaines de milliers de soldats turcs qui y
sont postés.
Les autorités chypriotes-turques, soutenues par la Turquie, souhaitent la
reconnaissance de deux Etats indépendants et égaux sur l’île. Cette position
est rejetée par les Chypriotes-grecs qui veulent la réunification de l’île
sous forme d’Etat fédéral.
Les négociations sont au point mort depuis 2017. En avril, une tentative de
relance des pourparlers organisée par l’ONU s’est soldée par un échec.
AFP