Un négationniste turc amènera une foule de partisans à Lausanne

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Dogu Perincek se présentera le 6 mars au Tribunal de police de Lausanne pour avoir nié le génocide arménien de 1915. Ses supporters provoquent l’inquiétude.

PHILIPPE MASPOLI

Publié le 20 février 2007

Dans son snack lausannois reconnu pour la qualité de ses pizzas livrées à domicile, Hamdi Sahin sert un kebab, tout en évoquant les horreurs infligées par l’Empire ottoman aux Arméniens en 1915: «Nous admettons les massacres, mais pas le génocide. Nous défendons la nation turque, mais nous ne sommes ni racistes ni nationalistes.» Il est un des représentants en Suisse du Parti des travailleurs turcs (extrême gauche), dont Dogu Perinçek est le chef, à Istanbul. Le 6 mars, ce dernier se trouvera à Montbenon, face au président du Tribunal de police de Lausanne Pierre-Henri Winzap.

Un juge unique pour un dossier hypersensible qui a plus d’une fois pesé sur les relations diplomatiques entre la Suisse et la Turquie. Dogu Perinçek est accusé d’avoir enfreint l’article 261 bis du Code pénal sur la discrimination raciale en déclarant publiquement que le «génocide arménien est un mensonge international». C’était le 24 juillet 2005, à Lausanne, lors du 82e anniversaire du traité fondateur de l’Etat turc. Il avait également prononcé d’autres discours du même acabit à Opfikon (ZH) et à Köniz (BE).

Des centaines de partisans

Perinçek ne viendra pas seul à Lausanne. «Nous attendons 500 personnes de Turquie et quatre ou cinq bus d’Allemagne», affirme Hamdi Sahin. Pas de manifestation ni de débordement, promet-il, mais des conférences et des débats. Encore faut-il trouver un lieu de réunion et là, le malaise est patent. Les autorités locales et de grands hôtels se méfient du Parti des travailleurs turcs qui vient de tenter sa chance à Renens, sans succès. Vendredi, la Municipalité a décidé de ne pas louer la Salle de spectacles (740 places) «Dans un contexte politiquement tendu et chaud, le fait que nous ne connaissons pas les organisateurs a joué un rôle déterminant. La police nous a signalé la conjonction entre le procès et cette demande de location», déclare Marianne Huguenin, syndique de Renens.

La Sûreté cantonale et la PJ lausannoise enquêtent. «Combien seront-ils vraiment? Que vont-ils faire? Il faut évaluer les risques avant de prendre des mesures», déclare Marc Vuilleumier, municipal lausannois de la sécurité. Quelles informations sont déjà entre les mains des limiers cantonaux? Silence embarrassé du porte-parole Jean-Christophe Sauterel: «Plus on est discrets, mieux ça vaut.»

Discrétion arménienne

La discrétion, c’est aussi le choix de l’Association Suisse-Arménie (ASA), plaignante et partie civile dans le procès de mars, ainsi que l’explique son coprésident Sarkis Shahinian: «Tout ce que nous voulons, c’est que la négation du génocide arménien soit condamnée une fois pour toutes. Perinçek n’agit pas seul, c’est une organisation supranationale. Nous attendons le verdict pour donner notre point de vue. Nous voulons éviter de jeter de l’huile sur le feu.»

Journal Suisse « 24 Heures »

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Author: raffi

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