Les autorités chargées de l’application de la loi ont procédé mercredi à l’arrestation d’un autre maire d’une ville arménienne qui a demandé la démission du Premier ministre Nikol Pachinian et soutenu les manifestations contre son régime.
Le comité d’enquête a demandé à un tribunal arménien de placer Manvel Paramazian en détention provisoire après l’avoir inculpé d’enlèvement et d’agression violente.
Paramazian est à la tête de Kajaran, une ville industrielle de la province de Syunik, dans le sud-est de l’Arménie, depuis 2016. Il faisait partie des chefs de plus d’une douzaine de communautés locales qui ont publié au début du mois des déclarations condamnant la gestion de la guerre avec l’Azerbaïdjan par Pachinian et exigeant sa démission. Ils l’ont accusé de mettre gravement en danger la sécurité de Syunik avec le retrait des troupes arméniennes au cours du week-end.
Les maires avaient encouragé des centaines de résidents locaux qui ont bloqué une autoroute régionale à interrompre la visite de Pachinian à Syunik lundi. L’un d’eux, Arush Arushanian, a été détenu quelques heures avant la manifestation.
Un tribunal d’Erevan a ordonné mardi au Comité d’enquête de libérer Arushanian. Néanmoins, les forces de l’ordre ont porté une série de poursuites pénales contre le maire de la ville de Goris et ont demandé la permission du tribunal pour l’arrêter à nouveau. Arushanian a rejeté les accusations comme étant politiquement motivées.
Paramazian s’est entretenu avec des journalistes lorsqu’il est arrivé au siège du Comité d’enquête à Erevan pour un interrogatoire mercredi matin. Le maire de Kajaran a de nouveau dénoncé Pachinian et exigé sa démission.
Dans un communiqué publié dans la soirée, le comité a dit que Paramazian avait été accusé d’enlèvement et de passage à tabac, avec plusieurs autres hommes, d’un résident de Kajaran qui avait agressé son père en avril de cette année. Il a précisé que cinq autres personnes avaient été inculpées plus tôt dans le cadre de la même affaire pénale.
La police avait arrêté quatre de ces hommes en mai, provoquant des manifestations de la part de centaines d’habitants de Kajaran sympathisants de Paramazian. Les enquêteurs avaient fouillé le domicile du maire mais ne l’ont pas poursuivi à l’époque.
