Tous ceux qui qui sont de près ou de loin liés à l’Église arménienne, ou qui s’intéressent à son histoire, connaissent Monsieur Kégham Torossian.
L’évoquant, on peut dire qu’aucun des domaines de notre vie ecclésiale ne lui est étranger. Acteur majeur de la vie de notre Église en tant que membre et président du conseil paroissial de Paris durant deux décennies, K. Torossian a également été l’un des fondateurs du diocèse de France et l’un de nos rares laïcs impliqués dans le dialogue œcuménique. Durant de longues années, il a publié les feuilles liturgiques dominicales bilingues pour la cathédrale de Paris et pendant 20 ans un calendrier rituel, véritable encyclopédie de poche, distribué dans toutes nos paroisses de France et aussi à l’étranger. Un petit ouvrage qui nous fait d’ailleurs cruellement défaut depuis maintenant cinq ans.
Fin spécialiste de notre histoire et de notre culture, K. Torossian a donné de très nombreuses conférences, participé à l’organisation d’expositions et édité à plusieurs reprises des ouvrages proposant au lecteur francophone l’histoire et la traduction des sacrements notre Église. Kégham Torossian a aussi été un représentant inlassable de l’Église arménienne auprès des institutions œcuméniques, en particulier de l’association nationale et de la revue «Unités des Chrétiens».
En 1994, K. Torossian avait déjà publié un premier ouvrage intitulé « L’église cathédrale saint Jean-Baptiste de Paris» qui est aujourd’hui édité pour la deuxième fois sous une forme très enrichie et abondamment illustrée.
Le cœur de l’ouvrage est naturellement constitué par l’histoire de la cathédrale depuis les projets étudiés par son mécène, Alexandre Mantachef, jusqu’à sa construction à partir de 1902 et sa consécration en 1904. Mais l’auteur s’intéresse sans doute plus encore aux hommes et femmes, religieux et laïcs – «les pierres vivantes» – qui ont consacré une partie de leur vie à ce sanctuaire, et plus largement à l’Église arménienne, en insistant sur la dimension humaine de l’Église et l’importance de son service. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce bel ouvrage de 236 pages (format 21 X 29,7) s’ouvre par une préface de l’archevêque Norvan Zakarian, premier Primat du diocèse de France de l’Église arménienne dans laquelle on peut lire: « Si Kégham Torossian a immortalisé le souvenir de tous les serviteurs de l’Église depuis ses plus hauts et honorables prélats jusqu’au plus humbles de ses bedeaux, c’est sans doute parce qu’il sait que c’est la notion de serviteur qui compte le plus devant Dieu, plus que tous les titres ou grades dans les différentes fonctions et qu’il est lui-même un serviteur modeste nous offrant aujourd’hui par son livre, sa précieuse contribution ».
Cette nouvelle édition comporte de très précieuses chronologies et listes (Catholicos et Patriarches des divers sièges hiérarchiques de l’Église arménienne). En plus de sa très riche iconographie, l’ouvrage comporte également une étude consacrée à la tradition du chant religieux d’Aram- Kérovpyan.
Cet ouvrage édité à compte d’auteur est en vente à l’Église cathédrale de Paris au modeste prix de 20 euros. La totalité des bénéfices est destinée à la rénovation actuellement en cours des locaux de l’archevêché.
Un grand merci à M. Kégham Torossian pour ce travail colossal, véritable œuvre de bénédictin (arménien), et pour cette nouvelle expression de son engagement au service de de notre Église et de sa générosité.
Sahag Sukiasyan