Un responsable du Parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde) dans la région de Diyarbakir, peuplée majoritairement de Kurdes, a lancé un appel le 15 janvier au Parlement de Turquie en dénonçant le manque de transparence autour de l’affaire Dink. Il a déploré le fait que les autorités cachent à l’opinion turque les détails de l’enquête sur l’assassinat de Hrant Dink, rédacteur en chef de l’hebdomadaire en langue arménienne Agos, mort il y a un an presque jour pour jour sous les balles d’un jeune nationaliste turc. Le responsable politique turc d’origine kurde Akin Birdal, qui a été lui-même victime d’une tentative d’assassinat, a regretté que le meurtre de Hrant Dink, dont le premier anniversaire sera commémoré le samedi 19 janvier, soit devenu un sujet presque tabou. « Dink pensait que les colombes ne risquaient pas d’être tuées dans ce pays » a déclaré M. Birdal en apostrophant en ces termes les législateurs turcs : « Vous êtes-vous jamais mis dans la position d’un Arménien, d’un Grec, d’un juif ? Avez-vous jamais été en mesure de comprendre ce qu’ils pouvaient ressentir ? »
Selon lui, le meurtre de Dink est la conséquence directe de l’oppression constante dont sont victimes les minorités en Turquie, et du mépris avec lequel on y traite les voix dissonantes. Réagissant aux propos de M. Birdal, qui ne figuraient pas à l’ordre du jour parlementaire, le ministre turc de l’intérieur Bechir Atala a répondu que tous les aspects de l’affaire Dink avaient été présentés au public par les autorités. « Aucun aspect de cette affaire ne restera dans l’ombre », s’est exclamé M. Atala.
