Un soldat arménien aurait été blessé par balle le long de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan lors d’une nouvelle violation du cessez-le-feu par Bakou, la première depuis plus d’un mois, selon Erevan.
Le ministère arménien de la Défense a déclaré que l’incident s’était produit dans la partie sud-est de la frontière arméno-azerbaïdjanaise vers 9 h 50 le 18 novembre.
Le soldat, dont le nom complet n’a pas été immédiatement révélé, a été blessé par balle après un tir de l’armée azerbaïdjanaise contre un poste de combat arménien près du village de Paruyr Sevak, qui se trouve à la frontière avec l’enclave occidentale du Nakhitchevan de l’Azerbaïdjan.
Le ministère a déclaré que l’état du soldat blessé était jugé modéré et qu’il n’y avait pas de danger immédiat pour sa vie.
« Une enquête est en cours pour éclaircir toutes les circonstances de l’incident », a ajouté le ministère.
L’Azerbaïdjan, quant à lui, a catégoriquement démenti le rapport diffusé par le ministère arménien de la Défense, le qualifiant de « mensonge ».
« Nous démentons catégoriquement les informations provocatrices de la partie adverse », a déclaré le ministère azerbaïdjanais de la défense.
L’incident frontalier signalé par l’Arménie est le premier depuis plus d’un mois. Les incidents signalés et les accusations mutuelles entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont pratiquement cessé plusieurs semaines après l’offensive éclair de l’Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh le 19 septembre, qui a permis à Bakou d’établir un contrôle total sur la région.
Plus de 100 000 Arméniens ont fui leurs maisons dans le Haut-Karabakh et se sont installés en Arménie après l’opération militaire de Bakou. Seuls quelques dizaines d’Arméniens de souche seraient actuellement restés dans la région.
L’incident signalé survient également au moment où l’Arménie accueille la session d’automne de l’assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
S’adressant à la réunion d’ouverture de la session de trois jours à Erevan samedi, le Premier ministre arménien Nikol Pashinian a regretté qu' »Erevan et Bakou parlent encore des langues diplomatiques différentes » et que « souvent, nous ne nous comprenons pas ».
Il a également exhorté les dirigeants azerbaïdjanais à réaffirmer leur engagement en faveur des principes permettant de parvenir à un accord de paix qui, selon lui, ont été acceptés par les parties lors des récentes négociations menées sous la médiation de l’Occident.
L’Azerbaïdjan a récemment refusé de participer à plusieurs réunions avec l’Arménie organisées par l’Union européenne et les États-Unis. Plus récemment, Bakou a déclaré qu’il n’enverrait pas son ministre des affaires étrangères à Washington pour y rencontrer son homologue arménien le 20 novembre, à la suite de remarques prétendument « partiales » d’un haut fonctionnaire américain.
M. Pashinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev devaient se rencontrer en marge du sommet européen du 5 octobre à Grenade, en Espagne. M. Pashinian espérait qu’ils signeraient à cette occasion un document définissant les principaux paramètres d’un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Cependant, Aliyev s’est retiré des négociations à la dernière minute.
Le dirigeant azerbaïdjanais semble également avoir annulé une autre réunion que le président du Conseil européen, Charles Michel, avait prévu d’organiser à Bruxelles à la fin du mois d’octobre.
