Un tribunal azerbaïdjanais aurait condamné mercredi à 20 ans de prison un habitant arménien d’un village frontalier.
En juillet, l’armée azerbaïdjanaise a arrêté Karen Ghazarian, 34 ans, dans des circonstances encore floues. Elle a affirmé l’avoir capturé alors qu’il contrecarrait une incursion arménienne en territoire azerbaïdjanais.
Le ministère arménien de la Défense a catégoriquement démenti cette prétendue tentative d’incursion, affirmant que Ghazarian était un résident civil de Berdavan, un village de la province de Tavush, située dans le nord du pays, à seulement quelques kilomètres de la frontière azerbaïdjanaise. Il a expliqué qu’il avait des antécédents de maladie mentale et qu’il n’avait jamais servi dans l’armée arménienne pour cette raison.
Selon des informations communiquées par l’Azerbaïdjan, Ghazarian aurait été condamné à une longue peine de prison après avoir été reconnu coupable d’avoir planifié des «attaques terroristes» et du «sabotage» en Azerbaïdjan. Selon l’agence de presse Turan, son procès s’est déroulé à huis clos dans la ville de Gyanja.
Le gouvernement arménien n’a pas réagi immédiatement au verdict. Il a demandé à plusieurs reprises la libération de Ghazarian.
Un autre Arménien, Zaven Karapetian, est également détenu en Azerbaïdjan. Karapetian a été arrêté en juin 2014 et Bakou a également affirmé avoir contrecarré une incursion arménienne. Erevan a rejeté cette version des faits, affirmant que Karapetian était un résident civil de Vanadzor, une ville arménienne située à environ 130 kilomètres de la section frontalière qu’il avait traversée pour des raisons encore inconnues.
Trois habitants d’autres villages de Tavush se sont établis en Azerbaïdjan en 2014. Deux d’entre eux ont été qualifiés de «saboteurs» arméniens par les autorités de Bakou et sont décédés peu de temps après.
