Une cathédrale arménienne bombardée, première réunion de médiation

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Chouchi , 8 oct 2020 avec AFP – Arméniens et Azerbaïdjanais
poursuivaient les combats jeudi au Nagorny Karabakh, des bombes s’étant même
abattu sur une cathédrale emblématique, mauvais présage à l’heure d’une
première réunion du médiateur du conflit à Genève.
Les frappes azerbaïdjanaises se sont poursuivies dans la nuit sur la
capitale du territoire indépendantiste, Stepanakert, selon des journalistes de
l’AFP, et sur des zones habitées en Azerbaïdjan selon les autorités locales.
Une église arménienne historique à Chouchi, ville située une quinzaine de
kilomètres au sud de Stepanakert, a notamment été endommagée par les frappes,
selon Erevan.
Un correspondant de l’AFP a constaté sur place d’importants dégâts,
notamment un large trou dans le toit, les vitraux soufflés et les bancs de
prières renversés au milieu des gravats et de la poussière.
« Il n’y a pas de militaires ici, rien de stratégique, comment peut-on viser
une église ? C’est une cathédrale très importante pour nous », s’indigne
Siméon, venu voir l’ampleur du sinistre.
Longtemps partagée entre les deux cultures, chrétienne pour les Arméniens
et musulmane pour les Azerbaïdjanais, la ville de Chouchi est souvent
surnommée la « Jérusalem du Nagorny Karabakh ».
Sa cathédrale avait été reconstruite dans les années 1990 après la première
guerre du Karabakh, devenant un symbole pour les Arméniens.
Côté azerbaïdjanais, on accuse également jeudi les indépendantistes d’avoir
« fait feu sur les zones habitées », citant les districts de Bardinsk,
Agdjabedine, Goranboy, Terter et Agdam.
« Il y a des morts et des blessés », selon le ministère azerbaïdjanais de la
Défense, Bakou annonçant la mort de deux civils supplémentaires.
Sur le front lui-même, le ministère de la Défense du Karabakh a indiqué
dans la matinée que « des combats ont repris dans le nord et le sud ».

– Réunion secrète à Genève –

Ces bombardements interviennent alors que les représentants du médiateur
historique du conflit, les co-présidents du Groupe de Minsk de l’OSCE (Russie,
Etats-Unis, France) rencontraient dans la journée à Genève le ministre
azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Ceyhun Bayramov.
Le Groupe de Minsk tente depuis le milieu des années 1990 de trouver une
solution négociée au conflit. Une première guerre entre indépendantistes arméniens
et forces azerbaïdjanaises, à la chute de l’URSS, avait fait 30.000 morts.
La réunion se tenait à huis clos, la diplomatie française ayant refusé tout
commentaire sur le déroulé de ces négociations.
L’Azerbaïdjan s’est dit déterminé à reconquérir par les armes le Nagorny
Karabakh, région indépendantistes peuplée essentiellement d’Arméniens, et soutient
que seul un retrait des forces indépendantistes et arméniennes pourrait mettre
fin au conflit.
Dès lors, une porte-parole de la diplomatie arménienne a exclu une
rencontre à Genève des ministres azerbaïdjanais et arménien car « on ne peut
pas d’une main négocier et de l’autre mener des opérations militaires »,
dénonçant une agression de l’Azerbaïdjan contre le Karabakh.
Le chef de la diplomatie arménienne doit par contre être reçu lundi à
Moscou par son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a indiqué
espérer que les rencontres de Genève et Moscou puissent « aboutir à l’ouverture
de négociations ».

– Tensions régionales –

Selon les autorités indépendantistes, la moitié des quelques 140.000 habitants
du Nagorny Karabakh ont été déplacés par ces combats qui durent depuis 12
jours.
Le bilan officiel des hostilités depuis le 27 septembre est de 300 à 400
morts, dont une cinquantaine de civils. Mais il reste très partiel, Bakou
n’annonçant pas ses pertes militaires et les deux camps affirmant avoir
éliminé chacun des milliers de soldats ennemis.
A l’étranger, la crainte est de voir ce conflit s’internationaliser dans
une région où Russes, Turcs, Iraniens et Occidentaux ont tous leurs intérêts.
D’autant qu’Ankara encourage Bakou à l’offensive et que Moscou est lié par un
traité militaire à Erevan.
La Turquie est déjà accusée de participer avec hommes et matériel au
conflit.
Dans ce contexte, l’Azerbaïdjan a décidé jeudi de rappeler son ambassadeur
en Grèce en réponse à une décision similaire d’Athènes. Bakou avait demandé à
la Grèce d’enquêter sur des informations faisant état de l’arrivée au Nagorny
Karabakh d’Arméniens de Grèce souhaitant combattre.
Vladimir Poutine, arbitre régional, a prévenu que si les hostilités devait
s’étendre à l’extérieur du Karabakh en territoire arménien, Moscou tiendrait
ses « obligations » issues de son alliance avec Erevan.

Par Hervé BAR

La rédaction
Author: La rédaction

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