Une conférence intitulée « La question arménienne sous tous ses aspects et la vérité historique » s’est tenue le 22 septembre à Ankara en présence de nombreux intervenants, dont un citoyen turc d’origine arménienne, Levon Panos Dabadyan connu pour ses positions extrémistes. Cette conférence a été réalisée à l’initiative du syndicat turc Métal-YP et du Centre de Recherche sur les Stratégies de Sécurité Nationale (TUSAM). Dans son discours, Levon Panos Dabadyan a affirmé son attachement à la nation turque. « Je suis Turc, je me sens ainsi, mais mon nom est arménien. Si une guerre turco-arménienne devait éclater aujourd’hui, je rejoindrais les rangs turcs et n’hésiterais pas à tirer sur les Arméniens. Ce qu’il y a derrière la question et les revendications territoriales arméniennes, ce n’est pas la création d’un Etat arménien, mais le rêve de réaliser le Grand Israël » a-t-il déclaré accusant l’Etat hébreu et la diaspora arménienne de chercher à semer la discorde entre la Turquie et l’Arménie. Pour sa part le directeur général des Archives Nationales, Yusuf Sarynay, a souligné l’existence d’un million de documents dans les archives turques se rapportant à la question arménienne. « 1673 personnes ayant pris part à l’organisation du tranfert de la population arménienne ont été jugées par le Tribunal de Guerre Ottoman. Parmi elles, 67 ont été condamnées à mort et 523 emprisonnées. Pourquoi un Etat dont l’objectif aurait été de briser les Arméniens déciderait-il de juger et condamner ses propres fonctionnaires ? Par ailleurs, différentes sources rapportent que de 524 000 à deux millions de Turcs ont été exterminés par les Arméniens à cette époque. Et il faut savoir qu’à l’issue du transfert de la population arménienne, 644 900 Arméniens sont revenus en Anatolie. C’est le patriarche arménien en personne qui l’affirme lors de la Conférence de Paix de Paris » a-t-il affirmé. Le vice-président du Parti Républicain du Peuple (CHP, social-démocrate, principale formation d’opposition), Onur Oymen, a déclaré quant à lui que la Grande-Bretagne a façonné les allégations de « génocide » arménien pour dresser l’opinion publique américaine contre les Turcs et entraîner les Etats-Unis dans la Première Guerre Mondiale. Les historiens Omer Turan et Mehmed Pahingoz ont pour leur part tenter d’expliquer comment les Britanniques et les Russes ont soulevé les Arméniens Ottomans contre les Turcs, et comment les Arméniens ont été la cible d’abord, le relais ensuite, d’une véritable politique d’évangélisation de l’Anatolie menée par les Grandes Puissances et les organisations missionnaires catholiques et protestantes.
