Une cour de Sébastopol a jugé vendredi « illégale » l’installation d’une statue de l’impératrice russe Catherine II dans cette ville portuaire, haut lieu des tensions russo-ukrainiennes en Crimée (sud de l’Ukraine).
Le verdict lu par le juge Viktor Alsoufiev ordonne de « reconnaître comme illégale » la décision de l’assemblée municipale sur l’installation de la statue, sans toutefois expliquer quelles lois ou normes juridiques ont été violées, a constaté un journaliste de l’AFP.
Une nouvelle plainte demandant la démolition du monument pourrait être déposée prochainement à la cour, a prédit le juge, une démarche qui risque de déclencher les foudres des pro-russes.
L’imposant monument de Catherine II, tout de bronze et de marbre et haut de six mètres, a été inauguré à la mi-juin à Sébastopol par des forces pro-russes, malgré l’interdiction des autorités locales.
Une petite bousculade s’était alors brièvement produite entre des pro-russes et des nationalistes ukrainiens, pour qui l’impératrice de Russie (1729-1796) a envahi la Crimée.
Sébastopol fut fondée en 1783 lors de l’annexion de la Crimée, qui faisait partie de l’Empire ottoman, par la Russie. En 1954, la presqu’île fut rattachée administrativement à l’Ukraine, alors république soviétique, mais elle est restée très largement russophone et russophile.
Sébastopol, qui abrite la flotte russe de la mer Noire, est devenue l’objet de rivalités incessantes entre Moscou et Kiev depuis la chute de l’URSS et l’arrivée au pouvoir du président ukrainien pro-occidental Viktor Iouchtchenko qui ambitionne de faire entrer son pays dans l’Otan.
M. Iouchtchenko veut mettre fin à cette présence militaire russe en Crimée en 2017, à l’échéance d’un accord conclu entre les deux pays en 1997 pour 20 ans, ce à quoi Moscou s’oppose. Certains responsables russes, comme le maire de Moscou Iouri Loujkov, suggèrent même de rattacher Sébastopol à la Russie.
