Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous propose une traduction résumée d’un article en anglais paru dans le journal turc Turkish Daily News du 20 février 2007.
Turkish Daily News
Mardi 20 février 2007
Un récent sondage effectué parmi des citoyens turcs de 27 provinces montre que bien qu’il y ait de nombreuses divisions sociales dans le pays, et de nombreuses voix élevant leurs objections quant aux slogans entendus lors des funérailles du journaliste Dink, d’autres soutiennent un resserrement des liens avec Erevan et l’ouverture des frontières avec l’Arménie.
ANKARA – TDN Bureau du Parlement
Les divisions sociales et politiques de la Turquie et les positions rigides ne sont pas des obstacles à l’amélioration des relations avec les voisins, aussi empoisonnées soient-elles, a découvert un nouveau sondage.
Le sondage de février effectué par le Centre Metropoll Strategic and Social Research sur la politique turque a de nouveau montré les divisions manifestes dans la scène politique, mais a aussi noté les contradictions sociales significatives qui pourraient permettre de mieux comprendre les développements récents. Le sondage a été effectué auprès de 2403 personnes dans 27 provinces entre le 1er et le 11 février.
Le journaliste Hrant Dink, qui était membre de la minorité arménienne et Directeur du journal hebdomadaire arménien AGOS, a été assassiné le 19 janvier par Ogün Samast, 17 ans, pour avoir fait part de ses commentaires dans l’un de ses articles, perçus par certains groupes nationalistes comme insultants. Dink avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis au terme de l’Article 301 du code pénal turc (TCK).
Une foule immense est venue assister aux funérailles de Dink avec des bannières proclamant, “Nous sommes tous Arméniens” et “Nous sommes tous Hrant Dink.” Les groupes d’extrême droite on abondamment critiqué ces slogans, mais le sondage montre que leurs objections reflètent l’attitude générale des Turcs.
L’étude a montré que les deux slogans étaient considérés comme inacceptables par le commun des Turcs, avec 86% s’opposant au “Nous sommes tous Arméniens” et 67% au “Nous sommes tous Hrant Dink.” Lorsque l’on a demandé au leader du Parti de la Liberté et de la Solidarité (ÖDP), Ufuk Uras, de commenter ces remarques, il a dit que cela pouvait sembler contradictoire, mais il y voyait un encouragement. Il a dit que les objections aux slogans étaient plus le produit d’une propagande à un niveau national contre la démonstration de sympathie exprimée lors des funérailles, plutôt que la véritable opinion du public. Au sujet du meurtre de Dink, 68.9% croient qu’il a définitivement était commis par une organisation criminelle.
Cependant, sur le chapitre des relations avec l’Arménie, 47.5 % des Turcs désirent améliorer les relations politiques et économiques avec le pays, avec seulement 16.6 voulant une rupture totale des relations. Il en va de même pour le sujet de l’ouverture des frontières avec l’Arménie, avec 47.8 % en faveur de cette idée.
Les relations tendues entre la Turquie et l’Arménie ne reflètent peut-être pas l’attitude actuelle du pays, mais elles représentent plutôt la position de la ligne dure de la diaspora arménienne outre-atlantique, suggère l’auteur Semih Ýdiz du Turkish Daily News, dans son article de jeudi dernier.
Ýdiz remarque que si la mentalité de la ligne dure des nationalistes continue de prévaloir à Erevan, en majorité due aux exhortations de la diaspora arménienne, alors que la Turquie fait des gestes positifs en direction du pays pour améliorer la vie quotidienne des Arméniens, leur perception changera vraiment. “Il y a sûrement à Erevan des esprits sains qui… désirent une compréhension différente si les relations s’ouvrent avec la Turquie, d’une façon qui fera vraiment une grande différence pour l’Arménie.”
Le Directeur du Programme de post-diplôme des Études Culturelles de l’Université de Bilgi, Bülent Somay, a dit que l’ouverture de la frontière avec l’Arménie était une chose que l’extrême droite nationaliste du Parti du Mouvement Nationaliste (MHP) désirait. “Si les chiffres semblent encourageants, ils ne le sont pas” a-t-il dit.
Les Turcs sont heureux : L’étude montre que en dépit de la tension politique et des épreuves économiques, les Turcs sont en général un peuple heureux, avec 58 % se décrivant soit comme heureux soit comme très heureux.
Ceux qui ont dit n’être vraiment pas heureux ne représentent que 18.3 % des gens interrogés.
Qui devrait être élu Président ? : Le sondage montre que 50.3 % n’ont aucune idée de celui qui deviendra le prochain président de la Turquie, deux mois avant que la campagne des élections ne débute, mais cependant, au sujet des aspirations présidentielles du Premier ministre Recep Tayyip Erdoðan, plus de la moitié, soit 57.3 %, dit ne pas le vouloir comme prochain président, et seulement 15.8 % soutiennent la présidence d’Erdoðan.
Gül est vu comme le numéro deux : Le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, est perçu par beaucoup comme un Premier ministre potentiel si Erdoðan se présente comme président, et comme étant celui qui se présentera pour le poste de Premier ministre. Parmi les réponses, 55.8 % disent que Gül deviendra Premier ministre si Erdoðan est élu président, mais de façon intéressante, 24.3 percent le voient comme un candidat possible au poste de Président, soit presque 10 % de soutien de plus que pour la candidature d’Erdoðan.
La politique a peu changé en cinq ans : Le sondage a également demandé pour qui ils voteraient si les élections nationales prévues plus tard cette année, avaient lieu ce jour. Lors des élections du 3 novembre 2002, seuls le parti d’Erdoðan, le Parti Justice et Développement (AKP) et le Parti Républicain du Peuple (CHP) avaient obtenu assez de voix pour passer la barre des 10 % nécessaires à l’obtention de sièges au Parlement.
Selon l’étude du Metropoll, au cours des cinq années qui ont suivi les dernières élections, pratiquement rien n’a changé, le AKP et le CHP ayant un peu moins de voix que le nombre obtenu avant, mais aucun autre parti politique n’a passé la barre pour la représentation parlementaire.
L’étude dit que le AKP obtiendrait 30.3 % et le CHP 14.2 % des votes, avec 9.1 d’indécis et 10.1 qui décideraient de ne pas voter si les élections avaient lieu aujourd’hui.
Metropoll existe depuis 2004, et son fondateur, le Professeur Özer Sencar, est un ancien doyen de l’université Tokat Gaziosmanpaþa et est aussi recteur.
Metropoll est une compagnie indépendante qui a effectué dans le passé des sondages pour les municipalités, les partis politiques,les banques et les universités.
Traduction C.Gardon pour le Collectif VAN 2007
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