Le musée Sergueï Paradjanov de Erevan a exposé le 11 mai des photographies prises en Arménie occidentale par Hrair « Hawk » Katcherian et publiées dans un recueil au titre évocateur de « Yerguir« » (Pays). Une exposition qui avait une portée architecturale autant que politique, comme l’a souligné lors de la cérémonie d’inauguration l’architecte Mourad Hasratian, saluant une initiative qui permettait d’explorer un pays et un domaine auquel les architectes arméniens se voient refuser l’accès et de montrer par l’image que les Arméniens vivaient il n’y a pas si longtemps encore dans cette Arménie occidentale où ils avaient prospéré. « Portant le titre hautement symbolique de « Yerguir « , cet album de photographies constitue une preuve parlante de cette réalité, et à cet égard, il se présente comme un outil entre les mains des générations futures pour soulever la question des droits territoriaux », a-t-il déclaré.
L’album réunit quelque 460 photographies de ce pays perdu, prises entre 1992 et 2004, dans différents sites de l’Arménie occidentale, à Ani, Kars, Erzeroum, Mouch, Sis, Van ou encore Zeitoun.
Le directeur du musée Paradajanov Zaven Sarkissian a lui aussi salué cet ouvrage, « un document précieux, qui est notre arme, car il montre un vaste territoire que nous n’avions pas vu jusqu’ici ». « Yerguir » montre aussi l’état de dégradation dans lequel se trouvent la plupart des sites arméniens, en comparant les photographies récentes à celles prises au début du siècle dernier. Nombre de ces monuments, pour la plupart des églises ou monastères, ont été détruits ou convertis en mosquées. L’album comporte aussi des photographies inédites d’un site appelé « pierres de Narégatsi Livre des Lamentations ».
L’auteur, Hraïr Katchérian, a dédié son ouvrage au « vénérable maître » l’archevêque Mesrop Ashdjian, décédé le 2 décembre 2003. En 1997, il avait publié un album consacré au Haut Karabagh, qui dépeignait l’héroïsme de ses habitants.
Natif du Liban, le photographe réside actuellement au Canada.
