une partie de l´opposition arménienne a confirmé mercredi son intention de mettre un terme définitif à son boycott de 18 mois du parlement dominé par les partisans du président robert kotcharian. la vingtaine de députés du bloc justice (artaroutioun) et du parti unité nationale (amk) avaient claqué la porte de l´hémicycle en février 2004 en signe de protestation contre le refus de la majorité parlementaire d´étudier sa demande d´un « référendum de confiance » au président kotcharian. ce boycott avait aggravé les tensions entre le pouvoir et l´opposition, provoquant une polarisation politique qui s´est accentuée à la veille du référendum prévu en novembre concernant les réformes constitutionnelles proposées par le gouvernement. le pouvoir arménien, relayé par le conseil de l´europe, avait multiplié les appels à l´opposition à revenir dans le parlement, et le soutien de l´institution européenne au projet de réformes du président kotcharian n´est sans doute pas étranger à la décision des partis d´opposition de mettre fin à leur boycott. la retransmission en direct des débats parlementaires sur les réformes constitutionnelles a pesé également dans cette décision, en offrant aux députés d´opposition une rare tribune pour s´exprimer publiquement devant les arméniens. ardaches kéghamian, dirigeant du parti unité nationale, estime ainsi que la participation de l´opposition aux débats lui donne l´occasion de dénoncer devant l´opinion arménienne les erreurs de l´actuelle coalition au pouvoir. les mêmes motivations semblent avoir dicté la décision prise également ce week-end par la direction du bloc justice de revenir sur les bancs de l´assemblée, l´un de ses responsables, viktor dallakian, expliquant que les députés d´opposition auront ainsi l´opportunité de « dévoiler le visage réel du pouvoir ». hanrabédoutioun (république), le principal parti de l´opposition, le plus radical aussi des neuf composant le bloc, campe néanmoins sur ses positions et refuse de transiger, son leader, aram sarksian, ayant ainsi souligné devant les journalistes qu´il ne reviendrait « personnellement pas à l´assemblée ». une intransigeance qui a déjà provoqué une scission au sein de son mouvement, la moitié de son conseil dirigeant ayant choisi de le quitter la semaine dernière, dénonçant notamment l´orientation pro-occidentale décidée par m. sarksian. ce dernier, qui n´a pas assisté à une seule séance parlementaire, ne semble toutefois pas redouter de se voir priver de son mandat de député par la majorité parlementaire pour cause d´absentéisme, et se dit prêt, avec une pointe d´ironie ; à se soumettre à la décision des députés, « s´il en existe d´aussi honnêtes et soucieux des lois ». résolument optimiste, m. sarksian ne semble pas non plus s´inquiéter des défections survenues au sein de l´instance dirigeante de son parti, dont deux personnalités majeures, l´ancien maire de erevan albert bazeyan et l´ancien ministre de la défense vagharchak haroutounian, déçus par l´abandon de la ligne pro-russe et le refus de tout compromis avec le pouvoir, ont décidé de fonder un nouveau parti. estimant que les dissidents étaient « loin des réalités », m. sarksian veut croire que ce vent de fronde qui agite son parti et qui a été largement médiatisé par le pouvoir, aura pour seul effet d´attirer de nouveaux membres, plus jeunes, dans son mouvement. et il promet de divulguer le programme du parti république à l´occasion d´un congrès, à la fin septembre ou au plus tard au début du mois d´octobre.
