Une première rencontre prévue lundi entre les leaders religieux des communautés turque et grecque de Chypre a été annulée en raison de déclarations jugées « offensantes » du chef de l’Eglise orthodoxe de Chypre, Mgr Chrysostomos, a-t-on annoncé de source chypriote turque.
« Ses propos nous ont blessé, ils offensent les Chypriotes turcs. Nous avons donc décidé d’annuler notre entretien, qui devait être le premier de l’histoire de Chypre et qui visait à la réconciliation sur l’île », a souligné Ahmet Yönlüer, premier dignitaire musulman de la République turque de Chypre du nord (RTCN, reconnue uniquement par la Turquie).
Dans des déclarations rapportées par la presse chypriote turque, l’archevêque Chrysostomos avait qualifié la RTCN de « zone occupée », la terminologie officielle de la République de Chypre (internationalement reconnue) pour la désigner.
Il avait aussi indiqué, selon la même source, qu’il demanderait aux responsables turcs la « restitution » des églises situées en RTCN.
M. Yönlüer, un mufti à la direction des affaires religieuses de la RTCN, devait se rendre en République de Chypre, dans le sud de l’île divisée, pour s’entretenir avec l’archevêque. Ce dernier devait à son tour, dans le courant du mois de janvier, se rendre en RTCN, dans le nord.
« Notre objectif était de contribuer au dialogue interreligieux, mais il semble que Mgr Chrysostomos ne soit pas de cet avis. Il est loin d’être de bonne volonté », a affirmé le mufti, qui n’a pas précisé si les parties s’entretiendraient à l’avenir de l’opportunité de reprogrammer une rencontre.
L’île est divisée depuis 1974, date de l’invasion par l’armée turque de sa partie septentrionale en réaction à un coup d’Etat organisé par des Chypriotes grecs avec le soutien d’Athènes et visant à rattacher Chypre à la Grèce.