La Russie et la Géorgie ont mis de côté leurs différends, à l’heure de la pandémie de coronavirus, pour garantir la fluidité de leur frontière commune, qui est vitale notamment pour l’Arménie et son approvisionnement. La Géorgie et la Russie ont ainsi fait savoir qu’elles aménageront une “zone verte” pour le transit des marchandises arméniennes sur le point de passage du Lars supérieur, dans le Caucase, à la frontière russo-géorgienne. Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a présidé une rencontre avec les importateurs et esxportateurs arméniens pour leur annoncer qu’un accord en ce sens avait été obtenu avec ses interlocuteurs russes et géorgiens, en vue de faciliter le transit des marchandises vers l’Arménie. En début de weekend, N.Pachinian avait eu des entretiens téléphoniques avec ses homologues géorgien Giorgi Gakharia et russe Mikhail Michustine. “Je peux dire que nous avons beaucoup travaillé avec nos partenaires géorgiens et russes ces jours derniers et nous sommes parvenus hier à un accord de telle sorte que la Géorgie et la Russie s’engagent à fournir une “zone verte” pour le transit des marchandises arméniennes dans le cadre des relations commerciales entre l’Arménie et l’Union économique eurasienne, ce qui suppose qu’un corridor spécial sera aménagé à travers le territoire de la Géorgie et le poste-frontière du Lars supérieur. Dans le même temps, nous devrons déployer tous nos efforts pour mettre en œuvre ces accords”, a déclaré N.Pachinian. L’Arménie a fermé toutes ses frontières afin de se protéger de la propagation du coronavirus, qui a affecté près de 500 personnes et provoqué 4 décès à ce jour dans le pays. En raison de l’enclavement du pays, qui est toujours en butte au blocus terreste de l’Azerbaïdjan et de la Russie, et qui a limité au maximum les échanges avec l’Iran, autre porte de l’Arménie sur le monde mais qui est l’un des principaux foyers de l’épidémie, la population arménienne contrainte, comme dans tant d’autres pays, au confinement, craint les pénuries de produits alimentaires et de produits de base. En réponse à ces craintes, N.Pachinian a fait savoir que l’Arménie disposait de stocks suffisants de vivres pour faire face au confinement. “Nous devons aussi apprendre à coordonner les exportations et les importations durant cette période de crise, de telle sorte que les accords que nous avons conclus avec les responsables de la Russie et de la Géorgie soient mis en œuvre efficacement”, a ajouté le premier ministre arménien. Plus de 70 % des échanges commerciaux de l’Arménie transitent à travers le territoire de la Géorgie, le reste passant par l’Iran.
