Des sénateurs américains influents ont exprimé leurs craintes dimanche 25 juin 2006 que le plan de réconciliation nationale annoncé le même jour par le premier ministre irakien Nouri al-Maliki ne conduise à une amnistie des insurgés ayant tué des troupes américaines.
« Ceci est inacceptable », a déclaré le sénateur Richard Durbin (Illinois, nord), numéro deux de la minorité démocrate au Sénat américain lors du programme dominical d’informations de la chaîne de télévision ABC.
« Penser à toutes les vies d’Américains sacrifiées pour le futur de l’Irak et voir que ceux responsables de la mort de nos soldats ne seraient pas jugés pour leurs crimes n’est pas acceptable », a-t-il ajouté.
Aucun détail n’a été dévoilé sur cette offre d’amnistie présentée dimanche devant le parlement irakien par M. Nouri al-Maliki.
Un député kurde, Mahmud Othman avait indiqué samedi que ce programme « offre une amnistie à tous à l’exception des criminels de guerre et de ceux ayant tué des Irakiens innocents ».
Si des sénateurs républicains ont également exprimé leur opposition à l’idée d’amnistier ceux qui ont tué des troupes américaines, ils ont dit ne pas penser que cela était dans le plan proposé par le Premier ministre irakien.
« Je ne pense pas que pardonner aux gens qui ont tué des Américains soit acceptable, mais je ne crois pas que cela soit un projet du gouvernement irakien », a déclaré sur la chaîne ABC, le sénateur Mitch McConnell, numéro deux de la majorité républicaine du Sénat.
Le sénateur démocrate Carl Levin (Michigan, nord), le principal membre démocrate de la commission des Forces Armées du Sénat, a également dénoncé l’idée d’une amnistie « pour ceux qui ont tué les forces de libération » en Irak ».
« Nous avons libéré et débarrassé ce pays d’un horrible dictateur (…) et payé un énorme prix avec plus de 2.500 Américains qui ont donné leur vie », a-t-il dit sur la chaîne de télévision Fox.
« L’idée même d’envisager et de parler d’amnistie pour ceux qui ont tué les les forces ayant libéré leur pays est inconcevable », a insisté le sénateur Levin.
Son collègue républicain, John Warner, le président de la Commission des Forces Armées du Sénat, a souligné sur la chaîne de télévision Fox que les Etats-Unis auront « leur mot à dire » sur la question de l’amnistie.
Mais a-t-il ajouté, en dernier ressort Washington devra se plier à la « souveraineté irakienne ».
« Ceci est un processus consultatif. Je suis personnellement et fermement contre toute amnistie mais je souhaiterais voir le peuple irakien prendre la décision lui-même et prendre la bonne décision », a insisté le sénateur Warner.
Le sujet de la guerre en Irak est l’un des débats les plus chauds des prochaines élections législatives de mi-mandat en novembre aux Etats-Unis.
L’opposition démocrate au président Bush exploite la grande impopularité de ce conflit pour tenter de reprendre la majorité au Sénat et à la Chambre des représentants.
