USA/Génocide : le L.A. Times et le négationnisme

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Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Harout Sassounian avait écrit un article critiquant les éditeurs du Los Angeles Times qui avaient fourni une plateforme mondiale aux négationnistes turcs du génocide arménien. Les directeurs du Times l’ont donc invité la semaine dernière à venir rencontrer les éditeurs Tim Cavanaugh et Paul Thornton. Après la réunion, le Times a publié la note suivante sur la page éditoriale du 24 avril 2008 : « Harout Sassounian rencontre le Conseil éditorial pour discuter du négationnisme du génocide, des changements de gouvernements, des données historiques et plus. » Les points forts de cette réunion ont été postés sur le site du Times et peuvent être consultés en ligne. Le Collectif VAN vous propose la traduction de l’éditorial du California Courier.

Le L.A. Times invite cet auteur à réagir contre le négationnisme turc du génocide arménien

De Harout Sassounian

The California Courier

Éditorial de Sassounian 1er mai 2008

Il y a trois semaines, j’ai écrit un article dans lequel je critiquais les éditeurs du Los Angeles Times qui avaient fourni une plateforme mondiale aux négationnistes turcs du génocide arménien, en postant sur le site Internet du journal la transcription de la réunion avec les dirigeants de l’Assemblée des Associations Turques Américaines (ATAA).

En réponse à mon article, les directeurs du Times m’ont invité la semaine dernière à venir rencontrer les éditeurs Tim Cavanaugh et Paul Thornton. Après la réunion, le Times a publié la note suivante sur la page éditoriale du 24 avril 2008 : « Harout Sassounian rencontre le Conseil éditorial pour discuter du négationnisme du génocide, des changements de gouvernements, des données historiques et plus. » Les points forts de cette réunion ont été postés sur le site du Times et peuvent être consultés en cliquant sur le lien suivant : www.latimes.com/primarysource. Des extraits de cette interview sont imprimés ci-dessous :

La Question Arménienne, 2008

Harout Sassounian sur la realpolitik et le génocide

Harout Sassounian, éditeur du California Courier et personnalité importante de la communauté arménienne locale, est venu au Times cette semaine pour discuter des relations avec la Turquie, de la reconnaissance du génocide et d’autres sujets. Voici quelques points forts.

Fournir un forum à l’ATAA

Tim Cavanaugh : Le Times a récemment posté une transcription de notre réunion avec l’Assemblée des Associations Turques Américaines. Vous avez indiqué que cela revenait à donner à des néonazis une plateforme pour nier l’holocauste. Pouvez-vous développer ce point ?

Harut Sassounian : Je respecte entièrement la liberté d’expression — après tout, je suis l’éditeur du California Courier, et donc je comprends la mission et l’objectif des journalistes et des éditeurs. Cependant, je suis offensé, et de nombreuses personnes qui m’ont contacté étaient offensées, du fait que ce groupe puisse venir pas uniquement pour une réunion — ce qui n’est pas un problème — mais pour qu’ensuite leurs paroles négationnistes soit postées sur Internet. Même si c’était avec les meilleures intentions, pour éduquer et informer la communauté sur leur position, le L.A. Times est devenu un outil indirect de transmission du négationnisme du génocide, ce qui est très offensant pour nous tous.

Cavanaugh : manifestement, ce que je vais dire sur ce point va sembler défensif, mais je dirais qu’il y a une valeur informative à écouter ces personnes exprimer leur position. Ce n’est pas un groupe marginal; c’est une organisation bien établie.

Sassounian : tout groupe, quel qu’il fût, qui nie un génocide ou l’holocauste, je ne peux en mon âme et conscience le qualifier de groupe respectable. Ils perdent leur respectabilité lorsqu’ils nient le génocide.

Sur la Turquie

Sassounian : j’évite les officiels turcs, car du fait même de leurs positions il est manifeste qu’ils propagent la ligne négationniste officielle turque. Il ne sert donc à rien de communiquer avec un officiel qui ne peut rien dire qui ne soit pas la position du gouvernement. On m’a très souvent proposé de rencontrer des consuls ou des ambassadeurs turcs, mais j’ai décliné toutes ces invitations parce qu’ils savent ce que je vais dire et je sais ce qu’ils vont dire, alors il n’y a aucune raison de s’offenser mutuellement.

Paul Thornton : mais ils vont dire qu’ils vous invitent à se joindre à eux pour une sorte de mission d’enquête qui déterminera le résultat final sur ce — même si les historiens sont d’accord…

Sassounian : je ne fais pas partie de ceux qui ont besoin d’enquête. Je salue et j’encourage les officiels turcs, les chercheurs et les journalistes qui mènent toutes les enquêtes dont ils ont besoin. S’ils ont des questions, je serai heureux d’y répondre et de leur indiquer des sources. Mais je n’ai pas besoin de découvrir ce qu’il s’est passé. Je sais ce qu’il s’est passé. Les familles de mes grands-parents, des deux côtés, ont été exterminées. Ce n’est pas un fait que je lis dans un livre. J’ai grandi avec mon grand-père et ma grand-mère me racontant l’enfer qu’ils ont vécu. Ce serait salir leur honneur que de me joindre à ce genre d’enquête.

Reconnaissance générale du génocide arménien

Cavanaugh : mon impression anecdotique est que la réalité du génocide arménien est assez largement acceptée : communément aux États-Unis et peut-être dans le monde entier. Je veux dire, un nombre important d’individus dans le monde ne sait pas qu’il y a eu un holocauste, alors vous n’arriverez jamais à ce que tout le monde le sache, mais il semble qu’il y ait une reconnaissance assez largement répandue.

Sassounian : c’est une impression correcte. Un grand nombre de pays, de parlements ont adopté des résolutions qui reconnaissent que ce fut un génocide. Le Congrès des U.S.A lui-même, depuis 1916. Il y a eu une résolution du Sénat en 1920 ; plus récemment en 1975 la Chambre a voté une résolution reconnaissant le génocide. En 1984, il y a eu une seconde résolution. Le Président Reagan en 1981 a signé une déclaration officielle qui disait « génocide. » La Sous-commission des Droits de l’Homme de l’ONU a fait des recherches et a conclu que c’était un génocide. Le Parlement européen a adopté une résolution en 1987. Et bien d’autres l’ont fait depuis. Donc à présent, ce n’est plus ce que nous avions l’habitude d’appeler le génocide oublié ou l’holocauste caché.

Cavanaugh : alors, quel est votre but de campagne à présent ? Je veux dire, il y a eu l’an dernier cette histoire lorsque la députée Jane Harman a déçu de nombreuses personnes. Que cherchons-nous désormais en terme de reconnaissance ?

Sassounian : réglons l’histoire de Jane Harman avant de passer à des questions plus sérieuses. L’erreur de Jane Harman fut qu’elle était l’un des co-sponsors de la résolution sur le génocide; mais tout en restant co-sponsor, elle a écrit une lettre au Président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre, lui demandant que cette résolution ne soit pas soumise à un vote. Donc, ouvertement elle disait une chose, et en coulisse elle faisait autre chose. C’est un double jeu malhonnête pour moi.

Pour en revenir à une question plus grave, pendant plusieurs décennies après 1915, des membres de diverses familles ont survécu au génocide. À l’origine, ils se sont retrouvés dans les déserts syriens, sans toit, sans nourriture, sans rien — dans un état de dénuement le plus complet. Tout ce à quoi ils pensaient, c’était trouver une hutte de terre pour vivre et un bout de pain pour manger. Le temps passant, ils ont construit des églises, des écoles, un semblant de vie normale. Puis les gens de la génération suivante ont commencé à former des groupes qui se sont consacrés à faire reconnaître l’injustice qu’ils avaient subie. Ils écrivaient des lettres à des membres gouvernementaux, qui restaient sans réponse.

Quant à ceux de ma génération, nous avons été les premiers à poursuivre une éducation, à apprendre des langues étrangères, à comprendre le fonctionnement de la politique. C’est cette génération qui a commencé à obtenir une reconnaissance du génocide. Peu à peu, les choses ont commencé à changer, le gouvernement turc a commencé à réagir, a commencé à dire qu’il ne s’était rien passé de tel, à tout ridiculiser. Mais quand le monde a commencé à accepter ce fait, le gouvernement turc a commencé à investir de fortes sommes d’argent et a fait beaucoup d’efforts pour nier le génocide. Il a fait venir des chercheurs turcs et non turcs, et a loué les services d’entreprises de lobbying.

Or à présent, le génocide est un fait établi. Nous ne clamons plus que le monde nous ignore. Et le L.A. Times en est le meilleur exemple. Le journal reconnaît le génocide arménien. Tout comme le New York Times et le Boston Globe. Et récemment, le Time magazine a fait une déclaration reconnaissant que c’était un génocide et affirmant qu’il s’en référait à lui en ce terme.

En 1915, il y avait une nation vivant sur sa patrie ancestrale. Ce peuple vivait là bien longtemps avant qu’une Turquie n’existe. En plus d’avoir perdu 1.5 million d’individus, nous avons été déracinés de notre patrie. Alors, ce qu’aimeraient les Arméniens– et ce n’est pas un rêve qui peut se réaliser n’importe quand dans un futur proche — c’est une justice. Ils ont été dépossédés de tout : de leurs terres, leurs églises, leurs comptes en banque, leurs troupeaux, leurs maisons, tout. C’est une terrible injustice que ces gens ont subie. Demander simplement la reconnaissance aux Turcs, qu’ils viennent dire « Oui, il y a 90 ans ou 100 ans, vos ancêtres ont été exterminés », cela ne change rien. Nous savons déjà qu’ils ont été exterminés. Ce que nous voulons, c’est un droit — peu importe la faisabilité de sa mise en oeuvre — c’est que justice soit rendue au peuple arménien. Pour tous les biens dont nous avons été dépossédés, nous exigeons une juste compensation. Et cela peut revêtir différentes formes. C’est là que Arméniens et Turcs devraient s’asseoir et discuter longuement et sérieusement de ce qui peut être fait, de ce qui est réaliste et de ce qui ne l’est pas, sous quelle forme, si cela est réaliste à ce stade de réclamer des territoires, si c’est réaliste de donner des compensations financières comme l’a fait l’Allemagne pour les survivants de l’holocauste… Au moins, dans un premier temps, les églises arméniennes, les monuments religieux en Turquie devraient être rendus au Patriarcat arménien de Turquie. Pas aux États-Unis ou à l’Arménie ou à une entité étrangère, mais aux rares survivants qui vivent encore en Turquie. Ce sont des citoyens turcs et ce sont leurs lieux de culte. Et ils ont le droit, selon le Traité de Lausanne, d’y pratiquer leur culte…

Procès

Thornton : Qu’est-ce qui empêche que l’affaire soit portée devant la cour internationale de justice tout de suite ?

Sassounian : Rien ne l’empêche vraiment. Il y a plusieurs points pratiques. L’un d’eux est que les Arméniens ont essayé pendant des décennies de mettre à jour et d’établir les faits du génocide, donc ils ne couraient pas les tribunaux. Ces dernières années, des avocats ont poursuivi en justice la compagnie d’assurance New York Life, et ils ont obtenu 20 millions de dollars de compensation pour les Arméniens qui avaient contracté des polices d’assurance. À présent, il y a des procès contre plusieurs banques allemandes pour récupérer les fonds que les Arméniens avaient déposés avant le génocide. De larges sommes avaient également été déposées à la Banque Ottomane. Le moment viendra où les Arméniens vont réclamer leurs possessions, ils iront devant des cours européennes avec leur acte de fiducie et ils demanderont que leurs biens leur soient rendus.

Le deuxième point est que la Cour internationale ne peut accepter que des cas soumis par des gouvernements. Pendant des années, il n’y a pas eu de nation arménienne. Il existe aujourd’hui une République d’Arménie, mais elle est dans une situation extrêmement difficile, alors elle ne va rien faire qui puisse provoquer l’hostilité de la Turquie, qui est un voisin bien plus puissant qu’elle. Et la diaspora ne peut se présenter devant un tribunal. Il ne s’agit pas de prendre ses désirs pour des réalités. Il faut des experts internationaux, et il faut découvrir si un tribunal, par exemple, peut en 2008, traiter un cas qui date de 93 ans ? Il faut examiner la Convention des Génocides de 1948, pour savoir si elle a un effet rétroactif. Il y a beaucoup de points juridiques très complexes. Il ne s’agit pas que des individus disent : « Je veux ça ou ça. » Car la pire chose qui pourrait arriver aux Arméniens, s’ils ne sont pas qualifiés en matière juridique, s’ils vont simplement faire un procès devant un tribunal, et que celui-ci rejette leur cas car il n’a pas de juridiction, c’est qu’immédiatement la machine de propagande turque dira : « Les Arméniens ont essayé de faire un procès pour génocide, mais le cas a été rejeté car il n’est pas valable. »

Axe de Realpolitik

Cavanaugh : l’une des choses qui semble rendre difficile ce type de discussion, c’est l’axe de realpolitik adopté à Washington D.C. qui suit cette ligne : nous ne pouvons rien faire qui ne rende la Turquie furieuse, il faut qu’elle soit de notre côté, c’est important pour Israël etc. Quelle est la présence arménienne à Washington D.C. ?

Sassounian : nous avons quelques petites organisations arméniennes avec de petites équipes qui tentent de défendre les intérêts arméniens et de contrer les efforts turcs. Mais en ce qui concerne la realpolitik, j’ai étudié la politique internationale et j’ai été délégué à l’ONU pendant dix ans, je connais donc la réalité du monde. Et je sais que beaucoup de choses que nous disons vont à l’encontre de la realpolitik. Mais restons au niveau de la realpolitik encore un peu, ne parlons pas de questions de justice ou de vérité. Si les officiels américains et israéliens, dès le départ, ou même maintenant, avaient dit à la République de Turquie : « Nous sommes alliés, nous avons des intérêts communs, nous ne voulons rien faire qui puisse vous blesser. Mais c’est un fait qui est survenu il y a plus de 90 ans, par un régime qui n’existe plus. Nous ne pouvons, en raison de notre amitié, nier la vérité. C’est l’histoire. Nous ne parlons pas d’entreprendre quoi que ce soit, de prendre un bout de la Turquie et de le donner à l’Arménie. Nous n’avons pas de mauvaises intentions envers la Turquie. Mais nous ne pouvons pas changer l’histoire. Cela s’est passé en 1915. Nous resterons amis. »

Pensez-y d’une autre façon : imaginons qu’un nouveau gouvernement arrive au pouvoir en Allemagne et dise : « Nous sommes profondément offensés par ces rappels constants à l’holocauste, et si les États-Unis en parlent encore une fois, nous allons quitter l’OTAN, renvoyer votre ambassadeur, couper les liens commerciaux, etc. C’est ce que nous ferons si vous ne fermez pas le Musée de l’Holocauste à Washington. » Que ferait le gouvernement américain ? Il dirait : « Désolé. Nous continuerons à reconnaître les faits et nous ne nous laisserons pas intimider par qui que ce soit, surtout par un pays qui est bien moins puissant que les États-Unis. » Et l’Allemagne est bien plus puissante que la Turquie.

C’est ce qu’ils auraient dû faire avec la Turquie. Mais au lieu de cela, au détriment des intérêts américains, ils essaient toujours d’apaiser, de dire « Oui, c’était une tragédie, mais ce n’était pas un génocide. Nous ne pouvons pas adopter cette résolution. » Si vous essayez constamment d’arrondir les angles, de dire que vous êtes désolé à chaque fois que la Turquie se dit offensée, une fois qu’ils verront que vous êtes mou et faible et pas du tout déterminé, alors ils commenceront à être exigeant. C’est la raison pour laquelle l’an dernier, lorsque cette résolution est arrivée, la Turquie a menacé de bloquer les livraisons d’équipement militaire acheminé en Irak par la Turquie. Et là, ils vous tiennent. Vous avez permis de vous faire manipuler par un régime qui non seulement nie l’histoire, mais qui menace en plus vos intérêts.

Au lieu de quoi, vous devriez montrer votre détermination. En 1981, lorsque le Président Reagan a signé sa proclamation, le gouvernement turc s’est plaint, et des articles négatifs ont paru dans la presse turque. Trois jours plus tard, c’était complètement oublié. C’est la position que le gouvernement américain devrait adopter. De nombreux autres pays ont adopté cette position, et pendant quelque temps la Turquie a été furieuse avec ces pays, mais elle n’a pas fait en sorte, lorsque tel ou tel pays a reconnu le génocide arménien, de le punir. Alors, si vous voulez faire de la realpolitik, il faut savoir avaler la pilule.

Changement de gouvernements

Cavanaugh : avez-vous constaté que le gouvernement turc avait des attitudes différentes, sur cette question ou d’autres, depuis que le parti islamiste est au pouvoir ?

Sassounian : je pense que le gouvernement au pouvoir actuellement est davantage tourné vers le peuple, plus compatissant en général envers toutes sortes de droits des minorités et des droits de l’homme. Cela ne signifie pas du tout qu’il est pro arménien. Mais c’est un gouvernement qui éventuellement peut faire aboutir des développements positifs entre les Arméniens et la Turquie.

Cependant, le côté négatif est que ce gouvernement subit une pression interne extrême de la part de ceux qui représentent en Turquie les néo conservateurs d’ici. Les Turcs radicaux, nationalistes et kémalistes mettent une telle pression sur le gouvernement Erdogan, que celui-ci n’est pas dans la position de prendre des mesures positives sur cette question.

Cependant, depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement en Arménie, il y a eu un échange de lettres entre la Turquie et l’Arménie, déclarant qu’ils étaient intéressés par l’établissement de relations normales. Il y a donc là des signes indiquant qu’il serait possible avec les nouveaux dirigeants, de créer quelque chose de positif.

©Traduction C.Gardon pour le Collectif VAN – 30 avril 2008 – 08:30 – www.collectifvan.org

raffi
Author: raffi

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