es parlementaires démocrates ont réaffirmé dimanche, au lendemain d’une des journées les plus meurtrières en Irak pour l’armée américaine, leur volonté de faire passer au Congrès une résolution condamnant la décision du président Bush d’envoyer plus de 20.000 soldats supplémentaires dans ce pays. Bien que non-contraignante, cette résolution déposée mercredi est une manière de dénoncer vigoureusement le nouveau plan de George W. Bush et de le pousser à envisager d’autres options. « Ce sera un message très fort si une majorité d’élus des deux bords affirme ne pas être d’accord avec l’augmentation de l’engagement militaire en Irak », a déclaré dimanche sur Fox News le sénateur Carl Levin, président de la commission des Forces armées. Carl Levin a déposé la résolution avec son collègue Joseph Biden, le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat et le sénateur républicain Chuck Hagel. Elle devrait être examinée par le Congrès en milieu de la semaine. Depuis début janvier, le Congrès est sous le contrôle des démocrates qui espèrent rallier un certain nombre d’élus républicains à leur texte, alors que selon les sondages, une large majorité d’Américains se disent opposés à une augmentation des troupes et que l’armée a connu samedi l’une de ses journées les plus meurtrières depuis le début du conflit avec 25 soldats tués. Dimanche, l’armée américaine a annoncé que la première des cinq brigades américaines qui doivent être envoyées en renfort à Bagdad dans le cadre du nouveau plan Bush était arrivée dans la semaine. Bush doit prononcer mardi son discours sur l’état de l’Union dans lequel il devrait défendre sa stratégie en Irak, mais aussi présenter ses priorités pour les deux dernières années de son mandat. « Cette politique a été un échec depuis le début. Elle a été très mal pensée. Elle a été mal mise en oeuvre. Et accroître l’engagement militaire maintenant n’est pas la réponse », a fait valoir Carl Levin sur Fox News. « Le fait est qu’il y a une guerre civile », a déclaré Joseph Biden également sur Fox News dimanche. « C’est ce à quoi le président doit faire face. Et il le fait exactement de la mauvaise façon », a ajouté le sénateur. « Il n’écoute pas les militaires. Il n’écoute pas les anciens secrétaires d’Etat. Il n’écoute pas ses vieux amis. Il n’écoute personne mis à part (le vice-président Dick) Cheney, et Cheney a tout faux », a poursuivi l’élu démocrate du Delaware (est). De son côté, la sénatrice Hillary Clinton, qui s’est lancée samedi dans la course à la Maison Blanche, a exprimé dans un entretien diffusé dimanche sur CNN sa méfiance à l’égard du premier ministre irakien Nouri al-Maliki. L’élue de l’Etat de New York a affirmé n’avoir « aucune confiance » dans les capacités de M. Maliki à ramener la paix et la sécurité en Irak. Selon elle, les Etats-Unis devraient menacer de ne plus soutenir financièrement l’Irak pour forcer Bagdad à faire plus pour lutter contre les violences confessionnelles. Hillary Clinton est favorable à un plafonnement du nombre de soldats en Irak, mais à l’instar d’autres parlementaires démocrates elle refuse de rogner sur le budget de l’armée pour faire pression sur l’administration Bush. « Plafonnons le nombre de troupes que nous avons aujourd’hui et commençons le redéploiement (des soldats hors d’Irak), que je demande depuis un an et demi. En même temps, je ne suis pas prête à voter une réduction du financement des troupes américaines », a-t-elle dit.
