L’ancien N°2 du groupe pétrolier russe Ioukos, Vassili Aleksanian, 35 ans, détenu depuis le 6 avril 2006 dans une prison moscovite sur soupçons de détournement de fonds, se meurt à petit feu du virus du Sida.
Atteint également de tuberculose et d’un cancer du système lymphatique, le bras droit de l’ex-magnat russe du pétrole, Mikhaïl Khodorkovski, s’est vu refuser, vendredi 1er février, par la justice russe, le droit d’être soigné dans une unité de soins spécialisée, ceci en contravention aux trois injonctions ordonnées par la Cour européenne des droits de l’homme qui avait demandé son transfert dans un hôpital civil.
Pour les autorités russes le crime de Vassili Aleksanian est trop grave pour qu’il soit autorisé à se soigner, d’autant que “son état de santé ne le nécessite pas”. Mais c’est surtout pour avoir été un proche de Mikhaïl Khodorkovski qu’on lui fait payer cette inhumaine addition.
Particulièrement affaibli et pratiquement aveugle, il a déclaré à une équipe de la chaîne de télévision Arte : « à ce stade, il n’y a plus de traitement médical. C’est la mort assurée. Vous voyez ce qu’ils ont fait de moi. » . « Je suis innocent, il n’y a pas eu de crime, tout a été inventé », avait-il clamé auparavant à des journalistes. « Le goulag existe encore […] N’importe quel innocent peut être arrêté, accusé de n’importe quel crime et broyé en prison ».
Devant la dégradation de son état de santé, Zoya Svetona, journaliste et militante des Droits de l’homme a écrit à Mikhaïl Gorbatchev pour lui demander d’intervenir auprès de Vladimir Poutine ; lequel reste de marbre.
De sa prison sibérienne, Mikhaïl Khodorkovski, qui purge une peine de huit années d’emprisonnement, a entamé une grève de la faim en solidarité avec son ancien bras droit.
Le Group Ioukos déclaré en faillite avait fait l’objet d’un procès retentissant par lequel plusieurs de ses dirigeants furent condamnés pour fraude fiscale et détournement de fonds.
Jean Eckian
