: : le verdict du procès sur les circonstances du décès de boghos boghossian, cet arménien du djavakhk (géorgie) qui a trouvé la mort dans la nuit du 24-25 septembre dernier à erevan alors que les gardes du corps du président robert kotcharian étaient en train de lui inculquer leur propre conception de " savoir-vivre " pourrait être prononcé d´un moment à l´autre. on saura donc bientôt si l´unique accusé, aghamal haroutyounian, restera en liberté ou s´il sera condamné à une légère peine de prison. les plaidoieries de l´accusation et de la défense ont en effet été entendu lors de la séance du 19 février et le président du tribunal de la première instance du district centre de erevan, m. menatsakanian, s´est retiré pour délibérer. compte tenu des " circonstances atténuantes ", à savoir du fait qu´aghamal haroutyounian, surnommé koukou, n´a jamais été condamné et qu´il n´avait pas " l´intention " de tuer la victime, le représentant de la partie civile a requis une peine de prison de 2 ans avec sursis. l´avocat de haroutyounian, yanikian, a pour sa part demandé de déclarer son client innocent.. haroutyounian jugé pour " homicide par imprudence ", est passible d´un maximum de 3 ans de prison. andranik boghossian, frère de la victime, a accusé l´enquête préliminaire d´avoir eu recours à plusieurs falsifications, dont les témoignages de haroutyounian et de stepan nalpandian (ami de la victime, qui se trouvait à côté de ce dernier la nuit du drame), afin de couvrir la vérité, et de n´avoir pas interrogé des témoins importants. le frère a quitté la salle avant la fin de la séance, suivi de son avocat, rouben sahakian.
l´incident avait eu lieu au café-jazz à la mode " bablavok ", où le président kotcharian avait passé la soirée en compagnie de charles aznavour, qui se trouvait alors en arménie. boghos boghossian, qui était attablé avec ses amis au même café et qui était sous l´influence de l´alcool, avait essayé de s´approcher de kotcharian et de son hôte lorsque ceux-ci sortaient du café et avait lancé une salutation non-protocolaire au président. après le départ de ce dernier, ses gardes du corps étaient retourné sur les lieux et au moins l´un d´entre eux, aghamal haroutyounian était entré avec boghossian aux toilettes du café-jazz. d´après le garde-du-corps, boghosian l´aurait frappé, à la suite de quoi il l´aurait poussé. en tombant, boghossian se serait cogné la tête contre les toilettes, ce qui aurait provoqué sa mort.
depuis le 1er février la cour avait, sur demande des représentants de la victime, cessé de siéger afin de permettre aux autorités de trouver et d´emmener devant la cour un ressortissant britannique, stephan newton, qui se trouvait sur les lieux et dont le témoignage pourrait être décisif pour l´aboutissement du procès. a la séance du 19 février il devint clair que newton avait quitté l´arménie le 2 février, soit le lendemain du jour où la cour avait décidé de le convoquer. cependant, grâce à la médiation de human rights watch, celui-ci avait envoyé une lettre officielle à son ambassade, où il donnait sa relation des faits. en substance, la lettre accusait aghamal haroutyounian de faux témoignage. newton décrivait comment il avait vu deux gardes du corps, dont haroutyounian, pousser boghossian et nalbandian à l´intérieur des toilettes. cinq ou six autres gardes du corps du président les auraient suivi. y entrant à son tour newton aurait vu comment l´un des gardes du corps frappait nalbandian, alors que boghossian gisait à terre avec des meurtrisures à la tête.
après avoir pris connaisance de la lettre, la cour a refusé d´en prendre note l´estimant pleine de contradictions, alors que son auteur était absent et ne pouvait donc donner son témoignage. quant à l´accusé, il affirma en conclusion qu´il " n´avait pas eu l´intention de tuer boghossian. ce qui a eu lieu aux toilettes était pour moi un hasard inattendu. "
