Le parlement turc va prochainement débattre une réforme de la loi protégeant l’identité nationale turque, qui a été utilisée pour poursuivre des écrivains et des journalistes. L’UE, à laquelle Ankara espère adhérer, réclame la révocation de ce texte.
L’article 301 du code pénal turc qualifie de crime toute insulte à l’identité nationale turque. Il va être débattu prochainement au parlement, a annoncé mercredi le Premier ministre Tayyip Erdogan.
Le gouvernement a organisé plusieurs réunions avec des ONG afin d’étudier différentes pistes de réformes.
“Je vais écouter les réflexions et les opinions de mes collègues”, a déclaré M. Erdogan à la presse. “J’ai également une opinion. Quand nous les aurons rassemblées, nous les présenterons au parlement”, a précisé Erdogan.
Prié de dire à quelle date cette réforme pourrait être débattue au parlement où l’AKP, sa formation, détient la majorité, le Premier ministre a répondu “dans les plus courts délais”.
Un récent sondage a montré qu’une majorité des Turcs étaient opposés à une modification de l’article 301 du code pénal.
Plusieurs intellectuels turcs ont été poursuivis au nom de cet article pour leurs écrits sur les massacres d’Arméniens par des Turcs ottomans pendant la Première Guerre mondiale.
Ce fut le cas notamment du prix Nobel de la paix Orhan Pamuk et du journaliste turco-arménien Hrant Dink, assassiné en janvier par un ultra-nationaliste turc.