Visite annoncée de Zelenski en Arménie…

Se Propager
arton113139

Voilà qui ne contribuera pas à améliorer les relations toujours plus tendues entre la Russie et l’Arménie… Mais tel n’est évidemment pas le propos de la visite que prévoirait d’effectuer très prochainement le président ukrainien Volodymyr Zelenski en Arménie, comme en a fait état une source diplomatique citée le 25 février par le service arménien de RFE/RL. En accueillant le président de l’Ukraine, en guerre ouverte avec la Russie depuis l’invasion russe du 24 février 2022, l’Arménie choisit ouvertement son camp dans une guerre qui n’est pas la sienne, le premier ministre arménien Nikol Pachinian ayant dit à plusieurs reprises que la Russie, qui reste théoriquement son alliée, ne pouvant compter sur son soutien. Cette visite, que la Russie ne manquera pas de tenir pour un nouvel affront de l’Arménie, qui a multiplié les mesures de distanciation avec Moscou depuis plus de deux ans, pourrait avoir lieu le 4 mars, selon la source diplomatique, qui a précisé que Zelenski se rendrait aussi en Azerbaïdjan, un pays avec lequel l’Ukraine a affiché une bien plus grande proximité qu’avec l’Arménie, et ce dès les années 1990. Le ministère arménien des affaires étrangères a toutefois jugé plus prudent de ne pas commenter l’information, se contentant d’affirmer qu’il informe « en temps voulu » l’opinion publique concernant les visites de dirigeants étrangers, et n’a donc ni confirmé ni démenti l’éventualité d’une visite prochaine de Zelenski, dont les déplacements à l’étranger sont toujours placés sous le sceau d’une certaine confidentialité, pour d’évidentes raisons de sécurité. Le chargé d‘affaires de l’Ukraine à Erevan, Valeri Lobach, s’est montré lui aussi pour le moins évasif concernant une telle visite, en déclarant que “le printemps apportera des événements positifs en Arménie”, lorsqu’il s’est exprimé devant les journalistes vendredi. Les informations relatives à une visite de Zelenski en Arménien s’inscrivent dans le sillage des récentes visites de Nikol Pachinian en Allemagne les 17 et 19 février et en France le 21 février au cours desquelles le premier ministre arménien n’avait pas épargné ses critiques à la Russie. En particulier, Pachinian avait pour la première fois dénoncé clairement et publiquement l’invasion russe de l’Ukraine, estimant qu’elle violait la déclaration de décembre 1991 par laquelle les ex-Républiques soviétiques reconnaissaient mutuellement leurs frontières telles qu’elles avaient été héritées de la carte de l’URSS, déclaration sur laquelle s’appuie l’Arménie désormais sans état d’âme alors que le Karabagh arménien a été liquidé par l’Azerbaïdjan. Des députés représentant le parti Contrat civil de Pachinian, se sont montrés un peu plus diserts sur cette visite lundi 26 février, en soulignant que le président ukrainien, qui ne s’était rendu dans aucune ex-République soviétique à l’exception des trois Républiques baltes depuis le déclenchement de la guerre par la Russie, devait se rendre à Erevan. “Après tout, le président de l’Ukraine est le dirigeant élu de son pays, et tout comme d’autres chefs d’Etat, il peut visiter l’Arménie sans devoir faire face à des obstacles spéciaux”, a indiqué l’un de ces députés, Babken Tunian, cité par le Service arménien de RFE/RL. “Nous ne nous soucions pas de savoir comment la Russie réagira ou ne réagira pas [à la visite de Zelenski] », a déclaré un autre député de la majorité, Gagik Melkonian. Moscou n’a pas réagi pour l’instant. Mais le Kremlin n’en pense pas moins, et cette visite ne manquera pas d’attiser les tensions entre les deux pays alliés, comme le laisse deviner son porte-parole Dmitry Peskov qui avait admis le 19 février que la Russie et l’Arménie ont maintenant “des vues diamétralement opposées » sur la guerre en Ukraine. Les relations entre ces deux pays liés par une alliance traditionnelle n’ont cessé de se dégrader au cours des derniers mois, le ministère russe des affaires étrangères accusant même Pachinian d’œuvrer à leur “destruction”, avec les encouragements de l’Occident. Dmitry Suslov, un politologue attaché au Conseil de politique étrangère et de défense, lié au Kremlin, a indiqué à l’agence de presse officielle russe Sputnik lundi que la visite de Zelenski en Arménie pourrait marquer “le point de non retour” dans des liens bilatéraux soumis à une érosion inéluctable. Suslov a ajouté qu’elle s’inscrivait dans le cadre des efforts de l’Occident visant à réorienter l’Arménie vers les Etats-unis et l’Union européenne. Les leaders de l’opposition arménienne de leur côté, ont exprimé de vives préoccupations concernant le tournant radical pris par la politique étrangères traditionnelle de l’Arménie, dénonçant son imprudence en l’absence de garanties de sécurité ou d’aide militaire concrète émanant des puissances occidentales. Pachinian avait effectué un rapprochement manifeste avec l’Ukraine l’an dernier en dépit du soutien que Kiev n’a cessé d’apporter à l’Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabagh et au-delà, de ses relations privilégiées avec la Turquie.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut