Hier, en la cathédrale arménienne de la Sainte Mère de Dieu de Constantinople, à la veille de leur ordination sacerdotale, le Patriarche Sahak II a reçu les vœux des diacres Arda Pnardjian et Krikor Garabédian. Le diacre Arda sera ordonné prêtre marié [amousnatsial kahana] tandis que le diacre Krikor fera profession de foi monastique et sera ordonné hiéromoine [apégha].
Malgré la modestie du nombre de ses fidèles – de 70 à 80 000 fidèles – l’Église arménienne de Turquie qui demeure la première communauté chrétienne du pays est aujourd’hui très dynamique. Son clergé se compose de deux archevêques (dont le Patriarche), de 6 archimandrites, 3 hiéromoines, 1 moniale (sous-diacre), 32 diacres et 25 sous-diacres.
Privée de séminaire depuis 1915, l’Église arménienne de Turquie avait connu une renaissance de cette institution en 1953 grâce à l’action du Patriarche Karékine 1er de Trebizonde. Mais en 1967, les autorités turques ont interdit et fermé ce séminaire de la Sainte Croix. Quatre ans plus tard, elles fermaient également le séminaire grec-orthodoxe de Khalki.
S. Sukiasyan
De nos jours, tous les prêtres exerçant leur ministère en Turquie doivent impérativement être de nationalité turque. Leur formation se fait « en interne », grâce à l’enseignement dispensé par leurs ainés, avec pour certains d’entre eux des poursuites d’études à Jérusalem, Saint Etchmiadzine, ou auprès d’instituts d’Églises-sœurs, en Europe ou aux États-Unis.
Jusque dans les années 80, cette petite Église de Turquie a même été « missionnaire » puisqu’elle a permis à de nombres membres de son clergé de servir dans la diaspora européenne et américaine.
Trois figures importantes de l’épiscopat arménien actuel, les archevêques Karékine, Primat émérite du diocèse d’Allemagne, Khajag, représentant le Catholicossat de tous les Arméniens auprès du Vatican, et Viken, Légat catholicossal aux États-Unis, sont issus de ses rangs.
