Les Etats-Unis ont critiqué jeudi la mission navale de l’Union européenne chargée de faire respecter l’embargo sur les armes en Libye, jugeant, à l’instar de la Turquie, qu’elle était biaisée.
Les Européens ont mis en place l’opération Irini pour veiller au respect de
l’embargo de l’ONU. Mais un incident naval a éclaté en juin entre la France et
la Turquie, toutes deux membres de l’Otan, censée coopérer avec cette mission
de l’UE.
Le secrétaire d’Etat américain adjoint pour le Moyen-Orient, David
Schenker, a estimé au sujet des Européens que « les seules restrictions qu’ils
font » portent sur « le matériel militaire turc ».
« Ils pourraient au moins, s’ils étaient sérieux, je crois, dénoncer toutes
les parties au conflit quand elles violent l’embargo sur les armes », a-t-il
ajouté lors d’une conférence organisée par le cercle de réflexion German
Marshall Fund of the United States.
« C’est regrettable. Ils pourraient faire beaucoup plus », a-t-il insisté.
David Schenker a notamment estimé que les Européens pourraient agir contre
les mercenaires du groupe russe Wagner, accusés de soutenir le maréchal
Khalifa Haftar.
« Ils ont peut-être peur de représailles de la part de la Russie », a-t-il
déploré.
La Libye est déchirée par un conflit entre deux pouvoirs rivaux: le
Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et
le maréchal Haftar, qui règne sur l’Est et une partie du Sud.
Le premier est soutenu par la Turquie, qui a des militaires sur place, et
le second par l’Egypte voisine, les Emirats arabes unis et la Russie.
Les présidents turc et américain, Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump, se
sont entretenus cette semaine et ont décidé de travailler « plus étroitement »
en vue d’un règlement du conflit en Libye, selon Ankara.
Washington, 16 juil 2020 (AFP) –